Présent sur le territoire français depuis 30 ans, Hyundai s’est fait une place significative depuis son arrivée, en 1992. Avec plus 45 000 ventes en 2021, soit une progression de +30,8% par rapport à 2020 et même de +13,2% comparé à 2019, la marque coréenne voit sa part de marché augmenter en France de +0,6 % soit 2,7%. Hyundai devient la troisième marque importée, derrière Toyota et Volkswagen. 10ème constructeur sur la marché français entre BMW et Kia, Hyundai réalise 80% de ses ventes avec des moteurs électrifiés, dont 45 % en 100 % électrique. Avec 4 SUV dans sa gamme (Kona, Tuscon, Santa’Fe et Nexo), Hyundai ajoute un nouveau membre à la famille, modèle d’entrée de gamme, SUV de segment B dérivé de sa compact i20, placé sous le Kona : le Bayon.
Hyundai Bayon, nom français pour modèle européen
Avec 17 912 immatriculations en France l’année dernière, le Tuscson (segment C) est le SUV le plus vendu par Hyundai, suivi par le Kona (segment B) avec 10 997 unités dont 5 001 en version électrique (45,5%). Logiquement, la marque propose à sa clientèle un nouveau SUV, « mild-hybrid 48V », plus simple, plus rationnel et moins cher, afin de cibler une nouvelle clientèle non captée par ses grands frères. Le Bayon (prononcez : [baɪ̯-ɔn]) est directement inspiré d’un haut lieu touristique : Bayonne, la capitale du pays basque français. Sachant que le Bayon est conçu pour répondre à la demande du marché européen, la marque a décidé de lui attribuer le nom d’une ville européenne.
Notre modèle d’essai Bayon 1.0T-GDi 100 Hybrid 48V, bien équipé de série, à 24 900 euro TTC, est bien placé face à la concurrence des SUV urbains de moins de 4,30m (Audi Q2, Citroën C3 Aircross II, DS3 Sportback, Fiat 500X, Ford Puma, Kia Stonic, Opel Mokka II, Peugeot 2008 II, Renault Captur II, Seat Arona, Suzuki Vitara, VW T-Cross et T-Roc…). Basé sur la plateforme de l’i20, la Bayon reste sous les 4,30 de longueur avec 4,18m pour 1,78m de large, 1,49m de haut (1,50m en roues de 17 pouces) et 2,58m d’empattement. Le volume du coffre affiche 411 litres. Par rapport à l’i20, la Bayon ne pèse que 30 kg de plus soit 1120 kg (DIN).
Moteur efficient et plaisant
Avec 100 ch (74 kW), le Bayon affiche un rapport poids puissance de 11 kg/ch, annonçant 10,7 sec sur le 0 à 100 km/h. Le petit 3 cylindres turbo de 998 cm³ à injection directe est loin de démériter. Il s’avère pétillant et alerte au dessus de 2000 tr/min, sa plage de puissance se situant entre 4500 et 6000 tr/min. Inutile d’aller chercher sa zone rouge à 6500 tr/min. Avec 172 Nm de couple entre 1500 et 4000 tr/min, il déplace avec facilité le Bayon, nouveau SUV urbain de Hyundai.
La technologie 48 volts « mild-hybrid » se compose d’une batterie de 48V, d’un alterno-démarreur semi-hybride (Mild Hybrid Starter Generator/MHSG) et d’un convertisseur CC/CC basse tension. L’alterno-démarreur récupère l’énergie cinétique et la convertit en électricité qu’il stocke dans une batterie 48V située au fond du coffre à la place de la roue de secours. Ce surplus d’électricité peut être utilisée pour stabiliser l’alimentation embarquée de 12V et réaliser ainsi des économies de carburant. En mode Eco, nous avons réalisé une une moyenne entre 5,5 et 6L/100 km et moins de 10L/100 km en mode Sport en allant chercher la zone rouge sur tous les rapports intermédiaires.
La boite de vitesses à 6 rapports (6iMT) est orientée efficience énergétique et baisse des émissions de CO2 (118 gr/km). Sa maniabilité ne souffre d’aucune critique. Ses rapports longs imposent d’y recourir souvent lors des relances, notamment pour palier la baisse du régime moteur entre le second et troisième rapport. Mais, Hyundai a eu l’excellente idée d’équiper le Bayon de deux astuces liées à la transmission et à la technologie 48 volts.
La première fonction « Rev Matching » donne automatiquement un petit « coup de gaz » qui ajuste automatiquement le régime du moteur à la vitesse de l’arbre de transmission, permettant des changements de vitesse plus rapides mais surtout donnant de la tonicité au caractère moteur. Cette fonction « Rev Matching », dont nous avons abusé, est disponible uniquement en mode Sport avec la transmission manuelle intelligente à six vitesses et sur tous les modes de conduite avec la transmission à double embrayage à sept vitesses (7DCT).
La seconde fonction « roue libre », symbolisée par une icône représentant un voilier, est disponible en mode Eco. La cartographie moteur régule en continu la durée d’ouverture et de fermeture des soupapes (CVVD). Le régime moteur chute à zéro alors que le Bayon continue sur sa vitesse de lancé. Malin… le Bayon !
Hyundai Bayon, châssis équilibré et ferme
Le Bayon reprend la plateforme de la Hyundai i20 (III). Il est d’ailleurs construit dans la même usine qu’elle, à Izmit en Turquie. Reprenant les suspensions type McPherson à l’avant et essieu couplé à barre de torsion à l’arrière, le Bayon s’avère moins raide que l’i20. Hyundai a notamment assoupli l’amortissement qui transmet encore des réactions sèches et sonores sur les saignées de la route. Bref, c’est un réglage ferme que le Bayon adopte, à l’image de ses sièges. La direction électrique est douce et reste assez communicative. Le rayon de braquage (10,4 m) est un peu large. Le train avant est équilibré, directif juste comme il faut et le train arrière suit sans broncher, avec stabilité.
Sans surprise, le comportement routier est rassurant, permettant d’emprunter le réseau routier secondaire sans appréhension. En mode Sport, le Bayon révèle, sur les parcours sinueux et en reliefs, un bon dynamisme, toujours en sécurité. Le freinage (disques ventilés à l’avant) n’est jamais pris en défaut et les aides électroniques de sécurité (ABS, anti-patinage, contrôle de trajectoire, etc.) restent permissives en conduite « sportive ». A noter sur notre modèle d’essai, la très bonne monte pneumatique, 205/55R17, des Continental EcoContact 6 qui se sont révélés imperturbables dans des conditions humides et grasses du pays basque.
Compact à l’extérieur, spacieux à l’intérieur
Bien que ne ressemblant à aucun des quatre SUV de la gamme Hyundai, le Bayon ne peut nier un air de famille. Pour ce dernier modèle de la marque adopte l’identité stylistique « Sensuous Sportiness » définit par Hyundai comme « l’harmonie entre les proportions, l’architecture, le style et la technologie, associant les valeurs émotionnelles et les solutions de mobilité innovantes. » En tout cas, le Bayon se remarque par ses éléments triangulaires en forme de flèche venant souligner son design, caractérisé à l’avant par une large calandre et des projecteurs en trois éléments associés à des prises d’air. À l’instar des feux diurnes étroits à l’avant, les feux arrière à LED’s en forme de boomerang, placés loin à l’arrière ainsi qu’une fine ligne horizontale soulignent la largeur du Bayon. Il se remarque dans la rue, surtout avec ses jantes alliage de 17 pouces lui permettant d’afficher une garde au sol jusqu’à 18,3 cm, ce qui est plus que la majorité des véhicules du segment B.
L’habitacle brille par ses plastiques durs, déjà vus sur l’i20. Le Bayon en reprend la planche de bord. Les ajustements sont propres et aucuns bruits d’accastillage ne sont parvenus à nos oreilles. L’insonorisation est bonne malgré le son caractéristique du 3 cylindres. Les bruits aérodynamiques se font entendent à partir de 110 km/h. Le conducteur et les passagers bénéficient d’un éclairage d’ambiance à LED dans les passages de pieds avant, les compartiments latéraux des portes, les renfoncements des poignées de porte avant et le compartiment de rangement de la console centrale. Les places arrière peuvent accueillir des adultes de grandes tailles confortablement.
Technologique et connecté
Comme d’autres modèles Hyundai, le Bayon est bien équipé en terme de fonctionnalités de connectivité. Deux écrans de 10,25 pouces permettent d’accéder d’une part à l’instrumentation (dominante bleue en mode Eco, blanc en mode Confort et rouge en mode Sport) et d’autre part à l’infotainment (ou 8 pouces en finition de base Initia). La caméra arrière peut être activée en marche avant, servant alors de rétroviseur central. Le Bayon est équipé d’Apple CarPlay et Android Auto garantissent l’intégration directe de tous les smartphones courants ainsi que leur utilisation, sans fil. A l’avant, on trouve deux ports USB et un à l’arrière.
Trois ambiances intérieures sont disponibles : noir intégral, bi-ton noir/gris clair (notre modèle) ou noir avec surpiqûres et inserts « Mangrove Green », couleur que l’on retrouve également comme teinte extérieure, avec les « Polar White », « Sleek Silver Metallic », « Elemental Brass Metallic », « Dragon Red Pearl », « Intense Blue Pearl » (notre modèle), « Phantom Black Pearl » et « Aurora Grey Pearl ». À l’exception des deux dernières, toutes les teintes sont aussi livrables avec un toit peint couleur Phantom Black (option sur notre modèle à 400 euro).
Le Bayon reçoit un pack SmartSense d’une vingtaine de fonctions de sécurité/aide à la conduite : l’assistance active au suivi de voie (LFA), le régulateur de vitesse adaptatif basé sur la navigation (NSCC), assistance active au maintien de voie (LKA), assistance active au suivi de voie (LFA), limiteur de vitesse intelligent (ISLA), feux de route intelligents (HBA), freinage d’urgence autonome (FCA) avec détection des piétons et des cyclistes et fonction intersection, détection de fatigue du conducteur (DAW), alerte de redémarrage du véhicule en amont (LDVA), alerte de présence de passager arrière (ROA), surveillance active des angles morts (BCA), freinage d’urgence autonome en marche arrière (PCA-R), système de détection de trafic arrière avec fonction freinage (RCCA), assistance active au stationnement (PA), etc.
Hyundai a volontairement bâillonné le Bayon au niveau des motorisations afin de ne pas cannibaliser le Kona. Dommage, car le Bayon a du potentiel. Potentiel commercial, les clients français ne s’y sont pas trompés avec 2500 ventes sur les 8 derniers mois de l’année, après son lancement en mai 2021. Potentiel dynamique, avec de bonnes qualités châssis qui permettrait d’avoir une version sportive N, à l’instar de Ford avec le Puma ST (lire notre essai ici). Au final, le Hyundai Bayon 1.0T-Gdi 100 Hybrid 48V est une bonne surprise. Son poids contenu malgré son équipement complet et connecté, sa motorisation pétillante et efficiente, ses qualités routières convaincantes, son rapport qualité/prix compétitif en font un choix pertinent.