La Honda Civic en est déjà à sa onzième génération. Apparue pour la première fois en 1972, la génération actuelle est apparue en 2021 mais la grande compacte de la marque japonaise a disparu des radars pendant quelques mois avant de faire ensuite son grand retour sur le marché français. Nous avons pris le volant de la version 184 chevaux e:HEV, la seule motorisation au catalogue, en finition Advance.
La Honda Civic, on la connaît depuis belle lurette. Depuis des décennies, elle parcourt notre route grâce à ses différentes générations. Du format berline, coupé ou encore break (sans oublier les versions monospaces), la Civic s’est taillée une excellente réputation à travers le temps (et le monde). La Civic onzième du nom s’étire sur 4,55 m de long, soit à peu près la taille d’une certaine Lancia Delta III qui misait comme elle… sur la polyvalence de deux segments. La compacte japonaise ratisse large, et vise autant une Volkswagen Golf, Peugeot 308, BMW Série 1 et Toyota Corolla qu’une Peugeot 508, Skoda Octavia ou Volkswagen Passat. Côté berline, plus grand chose à dire puisque le segment est aujourd’hui sinistré et la Civic prend en quelque sorte la place de la regrettée Accord. Un placement à cheval sur deux segments qui doit quelque part perdre la clientèle, à l’image de la feue Lancia Delta.
Côté design, la Civic e:HEV n’est qu’une évolution de la précédente génération avec un design discret mais savamment dynamique et moderne. La voiture adopte une carrosserie bicorps façon ⏤ excusez du peu ⏤ Citroën CX. La calandre avant est fine et s’étire jusqu’aux feux avant. Les roues sont campées à chaque coin de la voiture, gage d’une excellente tenue de route. L’arrière tronqué est reconnaissable à son immense pare-brise et ses feux rectangulaires qui se rejoignent au centre de la malle. Un petit diffuseur trouve sa place pour donner un look un brin sportif à la voiture. Le hayon descend très bas avec un seuil de chargement plus que correct pour les objets encombrants. Le volume de coffre subit un peu la chute du pavillon avec « seulement » 410 litres de contenance. Toutefois, l’espace est profond et ne semble pas vraiment correspondre à cette valeur si faible. Les jantes sont du 18 pouces avec une monte Michelin Pilot Sport d’excellente facture ⏤ mais nous allons y revenir.
À l’intérieur, l’espace est digne du segment supérieur avec énormément de place et un grand confort pour les passagers arrière. On retrouve sur la place du milieu de l’espace avec un porte gobelet et deux adultes seront confortablement installés. L’accès possède des prises USB et la climatisation parachève l’aspect cocooning de la voiture. La luminosité présente à bord de la voiture est un vrai plus. Alors que la plupart des automobiles offrent des meurtrières en guise de fenêtre et une atmosphère toujours plus digne d’un train fantôme à Disneyland qu’une vue panoramique, la Honda Civic fait l’inverse. Aussi, l’immense toit panoramique ouvrant apporte énormément de lumière à bord de la voiture.
À l’avant, le mobilier est rectiligne, avec une bonne qualité d’assemblage et de finition. Les plastiques sont valorisants et tout est pensé pour être ergonomique, avec notamment des boutons physiques pour la climatisation. Au centre, on retrouve la commande de la transmission qui étonne par sa disposition. Les commandes sont représentées par des boutons ⏤ déroutant au départ, on s’habitue rapidement à leur fonctionnement. Les sièges offrent un bon confort et un excellent maintient. Le volume de coffre, jusqu’à presque 1 200 litres, offre un seuil de chargement plutôt bas, avec un accès aisé grâce à l’immense ouverture du hayon qui remonte très haut.
Sur la route, la Civic e:HEV surprend par son aspect vintage avec une position de conduite très basse, très proche de l’asphalte. Les sièges offrent un excellent maintien lombaire et dorsal ⏤ c’est littéralement un fauteuil. Le système hybride est impressionnant par sa gestion autonome très bien imaginée. De 0 à 30 ⏤ voire 50 km/h ⏤, la voiture démarre en électrique. Au-dessus, l’hybride prend place, et le bloc 2.0l se fait très peu entendre. Au-dessus de 70 km/h, la voiture choisit selon la conduite entre électrique, hybride ou thermique. La Civic e:HEV gère seule son mode de fonctionnement. On regrette presque de ne pas avoir un bouton comme chez Toyota (lire notre essai de la version Touring Sport 196h ici) pour forcer l’électrique. Toutefois, la voiture propose trois modes de fonctionnement : Eco, Confort et Sport, qui modifie donc le comportement de la voiture mais également son fonctionnement, dont la simulation de passage de vitesses en cas de forte accélération. Cet effet gomme totalement la linéarité, donnant ainsi rythme et dynamisme à la conduite.
C’est le moteur électrique qui se charge de la transmission aux roues à 90% du temps, le moteur thermique officiant comme générateur étant utilisé de manière très ponctuelle et à vitesse constante pour entrainer les roues.
Les consommations sont remarquables avec seulement 3,3L/100 en ville avec l’électrique qui l’emporte sur le thermique. Sur nationale, la consommation varie entre 4,0 et 5,5L selon les conditions de circulation. Puis, sur autoroute, la consommation frôle les 6,5L/100. Le système hybride e:HEV de Honda est une réussite, et la compacte se montre aussi frugale qu’amusante à conduire. La japonaise sait se montrer joueuse sur le bitume, avec une vraie tenue de route. Les commandes physiques tombent très bien sous la main. Toutefois, on regrette l’absence d’un affichage tête haute qui aurait rendu l’interface homme/machine un peu plus satisfaisante. Heureusement, l’affichage d’instrumentation est lisible et donne les informations nécessaires et utiles. On peut même le personnaliser grâce à deux molettes situées sur le volant.
Vous l’aurez compris, nous sommes sous le charme de la Honda Civic e:HEV. Si le design de la marque peut prêter à débat avec le style des dernières créations de la marque, on remarque un immense fossé entre une Civic de neuvième génération excentrique et cette Civic bien plus sage dans son dessin. Plus posée, la Honda Civic e:HEV se fait discrète sur nos routes. Si discrète que même la marque semble transparente sur notre marché. On déplore la très grande discrétion de la marque qui réalise encore des voitures d’une très grande qualité, au touché de route grisant et au système hybride efficace. Les seules raisons qui vous feront ne pas acheter la Civic e:HEV restent son gabarit un peu bâtard, à cheval entre deux segments et un prix élevé pour une compacte. N’oublions pas que Honda lorgne sur un marché premium.
https://youtu.be/pGocgwGvu5s?si=r9YKsXML0sj7LFHH
Bonjour,
Merci de votre retour, alors j’ai absolument voulu avoir les consommations les plus basses sans forcément me trainer sur la route. J’ai eu des consommations surprenantes sans avoir le pied lourd. Si on la cherche, la consommation s’envole (ce qui est logique), 7L/100 avec le mode sport sur une route en lacet. Je trouve que le châssis est à la hauteur de la réputation de la voiture et de sa marque. Il est possible que les précédentes versions étaient bien plus précise que celle-ci. Toutefois j’ai trouvé qu’elle était assez dynamique pour ce faire plaisir derrière son volant.
Sur autoroute, oui la consommation s’envole et surtout par moment on perd l’hybride ou l’électrique pour uniquement du thermique. Mais pour le reste la voiture est une vraie réussite. La voiture possède bien une boite eCVT pour la partie mécanique. Un moteur électrique n’a pas besoin de transmission mais le thermique, oui.
Merci encore à vous pour votre retour d’expérience
G.
Bonjour et merci pour votre essai.
Cette voiture est mon daily et c’est globalement une très bonne expérience. Il y a un vrai bon en terme de finition et de confort avec la précédente génération.
Je ne retrouve jamais les consommations annoncées par les essais, mais je dois certainement avoir le pied plus lourd que les journalistes. Par rapport à la “FK” dont j’étais également l’utilisateur (avec le 1,5 turbo) elle consomme en moyenne que 0,5l de moins! Tout ça pour ça? (et une augmentation de 13000€ au passage…). Ce qui est paradoxale c’est que l’autoroute est son ennemi en terme de consommation alors qu’elle est morphologiquement taillée pour ça.
Les performances sont sensiblement les mêmes (jusqu’à 130) mais il est vrai dans un plus grand confort. Par contre sans le plaisir de passer les rapports (la boite mécanique sur la FK était une véritable pièce d’orfèvrerie) et surtout sans les remontées d’informations au volant. La voiture est ultra efficace en terme de tenue de route mais beaucoup moins communicative (le poids peut-être). Pour résumer et pour ceux qui aiment bousculer un peu l’objet, elle n’incite pas à une conduite dynamique.
Dernier grief, le réservoir est ridicule (à peine 35l) et donc l’autonomie qui va avec.
Une précision : à ma connaissance il n’y a pas de boite CVT… la motricité aux roues est 90% du temps transmise par les moteurs électriques, le thermique peut de manière très ponctuelle et à vitesse constante entrainer les roues mais ne sert globalement que de générateur.