Essai Fiat Grande Panda, le retour de la boîte à malice ?
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Essai Fiat Grande Panda, le retour de la boîte à malice ?

Treize ans, treize longue années, sont passées avant de voir arriver la nouvelle génération de Fiat Grande Panda. Oui, ne l’appelez plus simplement Panda, mais Grande Panda. La plus petite des Fiat opère une révolution : nouvelle plateforme, passage au 100 % électrique et une belle poussée de croissance sont au programme. Direction Marseille pour pendre le volant de l’une des Italiennes les plus mythiques.

La Panda est morte, vive la Grande Panda ! Alors oui, mais pas tout à fait : la Panda de 2012 reste au catalogue en prenant le nom de Panda Classic, tandis que la version Cross devient la Pandina et au sommet de la gamme se place la nouvelle Fiat Grande Panda (lire ici). Voilà, la gamme reste complète, et sachez que la petite Fiat Panda Classic est actuellement à 12 990 €, soit le prix de la Dacia Sandero, faisant ainsi de ces deux modèles les voitures les moins chères du marché (tout est relatif).

Fiat Grande Panda
Dans sa teinte jaune Limone, difficile de rester insensible à son dessin.

Revenons à la Fiat Grande Panda. La nouvelle citadine grandit, avec une longueur de 3,99 m, soit 34 cm de plus que la précédente ! Elle mesure 1,76 m de large et 1,58 m de haut ⏤ une sacrée poussée de croissance ! En effet, l’Italienne repose désormais sur la plateforme Smart Car du groupe Stellantis, cousine des Citroën C3, C3 Aircross ou encore Opel Frontera. Elle en reprend la même motorisation électrique de 113 chevaux avec un couple de 120 Nm, la batterie de 44 kW et un poids fixé à 1 500 kg. Qui aurait cru que le bambou ferait grossir ?! Pour ceux qui n’apprécient pas l’électrique, Fiat proposera à partir du mois de juin une version hybride de 100 ch. Il s’agit du bloc 3 cylindres 1,2 L, avec une boîte automatique à 6 rapports (la DCT-6). En parlant des caractéristiques de la voiture, le coffre offre 412 L, soit 102 L de plus que sa cousine, la C3.

Côté style, la Fiat Grande Panda nous ramène en 1980 avec un look à la fois rétro et futuriste, inspiré de la Panda originale de 1980. On retrouve des feux avant carrés qui inaugurent les Pixled, ces petites LEDs carrées présentes dans la calandre asymétrique (clin d’œil à la Panda 45), ainsi que dans la prise d’air. Dans la calandre se cache un câble de recharge long de 4,5 m pour recharger la voiture sans se salir, mais limité à 7 kW. Cependant, cette prise est supprimée si l’on opte pour une recharge en 22 kW, le câble étant trop fin pour que les ingénieurs Fiat aient pu conserver ce système ingénieux. Côté profil, difficile de se tromper : le dessin cubique de la Panda est bien là. Toutefois, on retrouve des arches de roues en plastique brut, un clin d’œil à la Panda 4×4. Fiat a eu la bonne idée d’ajouter quelques “easter eggs” : les anciens logos de Fiat sont présents sur les arches de roues (mais aussi la prise d’air à l’avant), et un carré à effet 3D affiche, selon l’angle de vue, soit “Fiat” en toutes lettres, soit le logo avec des barres obliques. Le bas des portières affiche fièrement le mot “PANDA” en lettres embouties dans la tôle, que le client pourra personnaliser avec des lettres en 3D.

Fiat Grande Panda

À l’arrière, l’hommage à la Panda continue avec un dessin toujours aussi cubique. Les feux arrière abandonnent le format vertical des versions précédentes pour une forme rectangulaire avec un dessin évoquant les pixels. Comme pour les portières, les lettres Fiat sont formées dans la malle de coffre. Le plastique brut remonte jusqu’à la plaque d’immatriculation, renforçant son aspect “mini-SUV”. La finition “La Prima” adopte l’aspect SUV avec la présence de barres de toit. On regrette toutefois le mélange des typographies entre “Fiat”, “Panda” et le “E” de la version électrique. Pour le reste, le charme opère.

Fiat Grande Panda
Son terrain de jeu ? La ville… comme ses aïeules !

À bord, c’est un mélange entre Dolce Vita et boîte de Tetra Pak. Le rapport, me direz-vous ? Le mobilier coloré est composé à plus de 80 % de briques Tetra Pak recyclées. Bien pour l’écologie, mais dommage que le mobilier se raye très facilement. On apprécie les rondeurs à bord de la voiture. Tout le mobilier est inspiré par la forme du mythique bâtiment de Fiat : le Lingotto. On le retrouve absolument partout : de la console centrale au motif du compteur, en passant par l’interface. La version “La Prima” ajoute la Bambox. Késako ? Il s’agit d’un rangement de 13 L en haut du mobilier, face au passager, fabriqué en fibre de bambou et indisponible sur la version (RED). Autre clin d’œil à la Panda de 1980, on retrouve le mythique vide-poches, mais sans le cendrier. Pour le reste, l’ambiance est colorée et “optimiste” à bord, avec un mélange de jaune et de bleu qui fonctionne parfaitement. On regrette, toutefois, que peu importe l’élément, la rayure guette…

intérieur Fiat Grande Panda
Le Lingotto inspire le mobilier. De plus, la couleur peut mettre de bonne humeur.

Les sièges sont très confortables et s’inspirent fortement de la Fiat 500e. On apprécie la sellerie et le clin d’œil à la première génération de la Panda avec les carrés intégrés dans les sièges. Pour le reste, c’est confortable et on a de la place. À l’arrière, les passagers de plus d’1,80 m risquent de détester l’espace, car les jambes sont comptées. De plus, le pack de batterie impose des genoux assez hauts. Dommage, car la banquette est confortable, et même le dossier est agréable.

Sur la route, la Panda offre des sensations de conduite agréables. Certes, ce n’est pas une voiture sportive, mais la plateforme Smart Car semble avoir été revue par les Italiens, plus agréable que l’Opel Frontera pourtant. Côté performances, on retrouve le bloc électrique de 113 ch pour 120 Nm, suffisant en ville mais un peu moins sur autoroute. La petite franco-italienne nous promet jusqu’à 320 km d’autonomie, comme la Citroën e-C3, et mieux que la Renault 5 avec ses 312 km. Toutefois, chez Stellantis, les petites électriques ne disposent pas d’indicateur de consommation instantanée (coucou le Frontera). Heureusement, les équipes semblent avoir entendu les critiques, et une mise à jour rectifiera ce problème prochainement. Difficile de dire avec précision ce que l’on retient de l’autonomie… Nous avons effectué un peu plus de 150 km autour de Marseille, avec encore 35 % de batterie et environ 100 km restants. En ce qui concerne la recharge, on espère que la promesse des 27 minutes en 100 kW pour une recharge de 20 à 80 % sera tenue.

Bien que confortable, l’espace aux jambes souffre du pack de batterie. Le motif des sièges évoque les contre-portes de la première Panda.

Cependant, à l’extérieur et en virage, la Fiat Grande Panda prend vite du roulis et se balance dans les courbes à partir de 70 km/h. Pas de rallye Monte-Carlo ici, à moins que vous ne vouliez finir premier dans la catégorie “roulé-boulé”. En ville, la Grande Panda reste une proposition originale et parfaite. De plus, le freinage est bon et rassurant. En côte, les choses se compliquent, et on sent vite les limites du bloc. Pour des petits trajets, la voiture reste une excellente proposition, car malgré sa poussée de croissance, elle passe encore partout.

Au final, la nouvelle Fiat Grande Panda est une bonne voiture. Elle présente quelques défauts, mais se rattrape sur d’autres points. L’ambiance à bord est sûrement son plus grand atout, tout comme son design extérieur. Quelle dose de bonne humeur ! Fiat nous refait le coup de la Fiat 500 avec la Panda. Succès en vue ? C’est tout à fait possible (moi, j’y crois), même si le bloc de 113 ch pourrait mériter un petit coup de fouet pour offrir un meilleur couple. La Fiat Grande Panda semble être le retour de la boîte à malice et pourrait bien tenter de mettre des bâtons dans les roues de la Renault 5 E-Tech (lire notre essai ici), mais aussi de la Citroën e-C3. À 27 800 € pour notre version (hors bonus), la Panda est gourmande. L’inflation touche aussi le bambou, apparemment, mais avec l’application du bonus, son prix devient plus acceptable. On regrettera l’absence de frunk à l’avant et des plastiques un peu fragiles. Pour le reste, la Grande Panda reste une alternative à ne pas négliger. Entre le retour de la Renault 5 et cette Grande Panda inspirée de la Panda de 1980, on attend désormais le retour du Walkman… ou de la Peugeot 205.

 

 

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GllmP

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