En route pour l’essai de la Lotus Exige 360 Cup sur les belles routes du Perche ! La Lotus Exige V6 est sortie en 2012. Avant cela, le châssis 111 dont elle hérite avait déjà près de 15 ans d’existence depuis la présentation en 1996 de l’Elise S1. Mais l’excellence du concept d’origine, sans cesse remis à jour par la marque d’Ethel, a permis de maintenir l’Exige au top du plaisir de conduite et de la performance jusqu’à sa sortie de scène définitive en 2021, remplacée par l’Emira (lire ici).
La version Cup 360 s’inscrit au commencement d’une loooooongue lignée de micro-évolutions de l’Exige V6. Et l’occasion de prendre le volant de ce modèle de 2016 était trop belle pour passer à côté.
Lotus Exige 360 Cup : un peu de contexte.
Lancée en 2012, l’Exige V6 est la troisième du nom. Les deux premières générations étaient équipées de moteurs 4 cylindres, pour une puissance de 177ch (première génération) à 257ch (dernières Exige S 260). Avec la troisième génération la puissance démarre directement à 350ch. Au fil des années, les versions monteront à 360 (lire ici), 380 (lire ici), 410 (lire ici) puis 430 (lire ici). La S sera la version standard, tandis que les Sport et Cup pousseront chacune un peu plus le curseur de la radicalité.
La 360 Cup qui nous intéresse aujourd’hui est un modèle de 2016. Comme son nom l’indique, son V6 de 3,5L développe 360 chevaux pour 400 Nm et son poids est contenu à 1 130 kg. Mais au-delà de ces valeurs brutes, c’est le typage piste retenu par Lotus qui rend cette version si désirable. Barre anti-roulis réglable, amortisseurs Öhlins ajustables et fond plat spécifique en font une redoutable pistarde.
Pour plus de détails, référez-vous à l’article de présentation détaillée ici.
Le fait qu’il s’agisse d’une série limitée à 50 exemplaires reste anecdotique, ce n’est pas comme si l’Exige avait été produite par millions (un peu plus de dix mille exemplaires en 21 ans de commercialisation).
Lotus Exige 360 Cup : installation à bord.
J’ai profité d’une virée dans le Perche pour essayer l’Alpine A110 R (lire notre essai ici) pour prendre le volant de la Lotus Exige 360 Cup d’Alban. Si je me réjouis de profiter des belles routes de cette région au volant d’une belle sportive comme la Lotus, la météo n’était pas forcément la plus adaptée en décembre. Cela dit, nous avons profité d’un rayon de soleil pour profiter un peu de nos montures respectives.
Les premières impressions au volant de l’Exige sont un peu biaisées en descendant de l’Alpine. Il faut dire que près de 20 ans séparent leur genèse. Et si l’Alpine A110R sortait du Parc Presse de la marque, l’Exige affichait déjà 7 ans de bons et loyaux services sur route et piste.
C’est donc avec ce regard faussé que je m’installais dans l’anglaise. Pour ce qui est de l’accès à bord, c’est toujours un peu compliqué. Le châssis 111 a toujours nécessité un peu de souplesse pour se glisser dans l’habitacle. Dans l’Exige, le toit fixe ne facilite pas les choses, mais je suis habitué à mon Elise S1 alors je maîtrise la technique d’insertion.
A l’intérieur, on note rapidement les progrès faits depuis la fin du 20e siècle. Les sièges en particulier sont excellents. Confortables, beaux, ils sont équipés de harnais ET de ceintures de sécurité. Le levier de vitesse à tringlerie apparente est toujours aussi beau. Certes moins travaillé que sur une Pagani, il reste une exception dans la production automobile.
Lotus Exige 360 Cup : sur la route.
Coup de clé à droite, bouton du démarreur à gauche et nous voilà partis. La voiture est lourde à basse vitesse du fait de la combinaison pneus larges et direction non assistée. Mais une fois lancée, le volant redevient une prolongation de vos mains. Il faut cependant s’en occuper. La Lotus Exige 360 Cup est une voiture qui se mérite même à vitesse légale sur les départementales. Les pneus suivent la moindre imperfection de la route et il faut la tenir en ligne avec franchise. Rien de dangereux car elle se remet en ligne toute seule, mais il n’est pas possible de conduire le coude à la portière et deux doigts seulement sur le cuir du volant.
Le maniement du levier de vitesse est un plaisir qui perdurera sur les versions suivantes, voir l’essai de la Lotus Exige Sport 410. Bien sûr les passages de vitesse sont moins rapides qu’avec une boite robotisée, mais le plaisir des passages de vitesses manuels l’emportera toujours à mon sens sur des voitures de route. Toutes pistardes qu’elles soient.
Le froid ne permet pas aux Toyo semi-slicks de bien chauffer, alors je ne pousse pas la Lotus dans ses retranchements. Cependant la confiance s’installe rapidement. L’Exige est saine et son grip même dans ces conditions inhospitalières est difficilement mis en défaut. J’ai le sentiment en suivant l’Alpine que la 360 Cup est plus collée au sol. Les courbes moyennes sont avalées comme sur un rail avec le sentiment d’avoir encore une forte marge de manœuvre.
Le V6 cette diva.
Côté moteur, c’est un plaisir immense d’avoir ce V6 qui chante. Il est certes moins vocal que dans toutes ses déclinaisons supérieures à 400ch proposées par Lotus ultérieurement, mais il reste musical à souhait. La différence est principalement pour les spectateurs qui sont moins agressés par les décibels dans les tours.
Dans l’habitacle, le moteur reste relativement calme jusqu’à 5 000 trs/min. Ensuite il s’éclaircit la voix jusqu’à plus de 7 000 trs/min, faisant profiter les passagers d’un hurlement jouissif.
Lotus Exige 360 Cup : sur piste.
C’est quelques mois avant la virée Normande que j’ai pu faire quelques tours de piste avec cette Lotus Exige 360 Cup. Et pas sur n’importe quel circuit : Magny-Cours F1.
Le circuit de la Nièvre est parfait pour cette Exige. La longue ligne droite qui mène à l’épingle d’Adelaïde permet à la mécanique de s’exprimer à plein et les enchaînements de courbes rapides mettent en valeur les qualités (ou défauts) des châssis.
En fin de printemps, les conditions sont bien meilleures pour tirer parti des Toyo R888, mais je me lance malgré tout avec prudence sur la piste. Le châssis 111 est toujours aussi bon, même avec 300kg et 260ch de plus que dans mon Elise. Je trouve rapidement mes marques tant l’équilibre est similaire. Le train avant est un régal de précision, le train arrière reste relativement neutre à l’inscription. Au fil des tours j’augmente le rythme puisque je me sens comme à la maison.
Mais la différence se fait vite sentir : on n’apprivoise pas aussi facilement un troupeau de 360ch. J’appuie un peu trop forte sur l’accélérateur, alors que les roues avant sont encore un peu braquées, pour un brutal rappel à l’ordre. Heureusement l’Exige est équipée d’un ESP qui rattrape l’écart du train arrière. Bonne idée de l’avoir laissé opérationnel.
Encore quelques tours, avec quelques dérobades du train moteur, je me sens de mieux en mieux au volant de la Lotus Exige 360 Cup. Son pilotage apporte le même plaisir qu’une simple Elise, mais demande encore plus de concentration pour maîtriser sa cavalerie. Bref, une voiture qui encore une fois se mérite.
Lotus Exige 360 Cup : en passager.
Un petit tour en passager d’Alban qui, au-delà de connaître sa voiture, bénéficie d’un coup de volant un peu (juste un peu) meilleur que moi. Les capacités de l’Exige se révèlent encore plus. Confirmation de mon ressenti au volant en ce qui concerne l’équilibre châssis. Mais avec une meilleure gestion de la puissance et des freins je perçois les capacités immenses de la voiture.
Cette Exige est dans son élément sur un circuit, cela ne fait aucun doute. Et s’il y a certainement des track-toys plus performants elle saura récompenser son pilote pour son sérieux au volant.
Conclusion
Cet essai de la Lotus Exige 360 Cup confirme que c’est une vraie Lotus. Un peu lourde peut-être pour les puristes, mais dotée d’un caractère entier, magnifié à la fois par son châssis et son moteur. Radicale par nature (c’est une Lotus), elle pousse encore un peu le curseur par rapport aux versions S et Sport. Il est clair que son terrain de prédilection reste la piste, mais elle se montre à l’aise sur petites (pas trop tout de même) routes et reste en toute occasion passionnante à conduire grâce à la connexion à la route qu’elle offre à son pilote.