Un gros moteur dans une petite voiture c’est toujours la promesse de bons moments au volant. Chez BMW la nouvelle nomenclature des modèles a fait apparaître cette Série 2 au lieu d’une Série 1 Coupé. Si la déclinaison M2 n’est pas encore au catalogue, cette M235i qui coiffe actuellement la gamme met en avant quelques atouts déjà appétissants.
La belle M235i qui m’attend est blanche immaculée. Cela lui va bien, même si je dois avouer que dans cette teinte l’auto ne paraît pas aussi agressive que ce que j’attends d’une sportive. Non pas qu’elle soit timorée, loin s’en faut, mais elle paraît curieusement haute et étroite pour un coupé « sport ». Après observation, c’est la ceinture de caisse qui semble responsable de ce manque d’agressivité. Les fenêtres très petites et étroites renforce encore ce design ramassé mais pas si râblé.
Comme souvent chez BMW (mais ceci est aussi vrai chez Audi et Mercedes), il est difficile de faire la part des choses entre la version sport et une version d’entrée de gamme très équipé. Ainsi la carrosserie ne se distingue absolument pas d’une « vulgaire » 220d équipée du pack M. tout au plus les jantes auront un dessin légèrement spécifique. Tant mieux pour le gros rouleur qui veut une belle auto économique à l’usage, c’est un peu dommage pour celui qui veut se faire plaisir avec un modèle plus exclusif.
Car il ne faut pas s’y tromper, la M235i est une voiture exceptionnelle. Déjà par son intérieur de grande qualité et son équipement complet. Mais après avoir eu entre les mains plusieurs modèles de la gamme depuis quelques mois, au final il n’y a pas grand-chose de nouveaux. Le modèle essayé ne bénéficiait pas de l’affichage tête haute. Dommage car il aurait été bien utile dans une voiture aussi performante.
Car la M235i est en effet très performante. Le 6 en ligne twin turbo de 326 ch commence à être une vieille connaissance, j’ai eu l’occasion de le croiser sous la robe élégante de la 435i notamment dans sa version Gran Turismo. A chaque fois il s’est montré de bonne composition mais s’il paraissait à peine dans la Gran Turismo et juste agréable dans la Série 4, il est parfaitement à son aise dans la caisse plus petite et légère de la Série 2. Son échappement libéré (particulièrement en mode sport) lui permet de rajouter le ramage au tempérament.
Si les mises en vitesses sont grisantes, autant à l’oreille qu’au fessier, le tableau n’est cependant pas totalement idyllique. La faut principalement à une direction trop légère et manquant totalement de feeling. On aura beau dire, pour l’instant les directions électriques sont encore un cran en dessous des systèmes mécaniques classiques. C’est là certainement le plus gros défaut de l’auto, mais si le ressenti est artificiel, la précision reste tout de même au rendez-vous.
Le second point ne m’ayant pas donné entière satisfaction est la boite de vitesse. Elle remplit parfaitement sa fonction dans les modes de conduites les plus sages (économique ou confort), se montrant douce et intelligente. En mode manuel elle manque cependant un peu de rapidité. Pas assez pour rendre son maniement désagréable, mais juste un poil trop pour le rendre excitant. Au final cette boite 8 (!) rapports se montre juste assez réussie pour ne pas gâcher le plaisir sans malheureusement l’amplifier.
Restent à vous parler des qualités désormais. La première étant vous vous en doutez le moteur. Ce 3.0L assisté de turbos est tout bonnement spectaculaire. Sa capacité à propulser l’auto dans un feulement qui ne faiblit pas jusqu’à près de 7 000 trs/min est spectaculaire. Rien que pour cette mécanique, l’achat de la M235i s’avère totalement justifié.
Reste le châssis. Pour un usage quotidien le xDrive est un gage de sécurité. Non seulement sur route mouillée mais aussi sur le sec. D’une stabilité à toute épreuve, la M235i xDrive permet de rouler fort dans un sentiment de sécurité assez bluffant. Quel que soit le profil de la route : tourniquet ou grandes courbes, la M235i se joue de chaque changement de direction avec brio. Motricité sans faille, pas l’ombre d’un sous-virage et un grip qui me rappelle la Megane RS (et c’est un compliment croyez-moi). Où j’en reviens à l’affichage tête haute : les vitesses atteintes par la bavaroise mériteraient bien cet équipement afin que le pilote puisse sans quitter la route des yeux réaliser à quel rythme il se déplace.
En synthèse, la BMW permet d’aller très vite très facilement. Cela pourrait être fade me direz-vous, mais c’est sans compter sur la musicalité du 6 en ligne qui rattrape à lui seul une bonne partie du manque de fun du châssis. Car hélas oui, vous l’aurez compris, cette efficacité nuit grandement au fun. A moins de débrancher totalement son cerveau il parait quasiment impossible (sur sol sec en tout cas) d’amorcer une glisse avec la Série 2. A l’accélération comme au lever de pieds, l’auto reste désespérément plaquée au sol. Il en résulte que pour véritablement se faire plaisir, autant chercher une belle ligne droite pour lancer les chevaux sur trois ou quatre rapports en ayant pris soin de baisser les vitres auparavant.
La BMW M235i xDrive est sans aucun doute un véhicule d’exception : moteur fantastique, châssis ultra-efficace, qualité générale et image digne du constructeur premium qu’est BMW. Mais elle ne s’adresse pas aux puristes du pilotage. Plus aux heureux conducteurs cherchant un compromis entre praticité, exclusivité, efficacité et facilité de conduite. En cela elle atteint parfaitement ses objectifs, laissant le sport plus « pur et dur » à la version 2 roues motrices en attendant la future M2.