Dies…irable ?
Chez AutomotivPress nous ne raffolons pas des diesel, c’est peu de le dire. Mais il faut bien avouer que pour faire 2000 km en deux jours, le tout majoritairement sur autoroute, ce type de motorisation n’est pas complètement déplacée. Et puis, quand le package est emballé dans une des plus belles carrosseries de berline de ces dernières années, il doit bien avoir un moyen de se faire plaisir quand même, non ?
Giulia reine de beauté
Depuis son lancement en 2015 cette Alfa Romeo Giulia a définitivement marqué son emprunte sur ma rétine. Racée et typiquement italienne, la belle berline au biscione marie classicisme et modernité. Si la version QV (voir essai Alfa Romeo Giulia QV) en rajoute côté agressivité, cette version Veloce se la joue plus raisonnable. Raisonnable certes, mais pas fade pour autant.
Les grandes aération perçant le bouclier avant évoquent encore une mécanique performante, tandis que la pureté du dessin se passe fort bien des rajout de sa grande sœur de plus de 500ch (spoiler, béquet, bas de caisse). Les belles jantes 20 bâtons sont plutôt discrètes. Elles n’évoquent pas tant le sport que le confort.
Clairement, cette Giulia Veloce a tout pour plaire esthétiquement.
Giulia reine de confort
A l’intérieur, c’est le charme à l’italienne une fois de plus. Pour se marier à la teinte bleue foncée de la carrosserie, quoi de mieux qu’un intérieur crème ? La qualité d’assemblage ne souffre pas de critique particulière. D’ailleurs après plusieurs heures au volant (ou en passager) je n’ai pas perçu de gri-gri ou de couinement dans l’accastillage intérieur. Au niveau confort à proprement parler, il est à noter le grand pas en avant réalisé par Alfa Romeo.
La Giulia Veloce n’est pas “confortable pour une Alfa”, elle est confortable tout court. Les sièges offrent un bon maintient sans pour autant vous contraindre. A part une assise un peu trop haute à mon goût, les réglages permettent de trouver une position de conduite presque idéale et le trajet Paris-Lyon se fait avec une facilité déconcertante.
L’habitacle mèle cuir et bois pour éclairer l’atmosphère. Si le cuir est assez classique, les inserts en bois clair surprennent au premier abord. Mais au final le côté naturel est plutôt agréable à l’œil.
Pour une fois, je trouve que le régulateur adaptatif est efficace. Ce système d’aide à la conduite est à mon sens souvent trop conservateur pour être agréable. Le réglage Alfa Romeo est presque idéal. La distance de sécurité (réglable) est raisonnable et lorsque l’on déboite derrière un véhicule plus rapide, le système fait preuve de pertinence et ne vous assène pas un coup de frein brutal car vous êtes trop près. Il prend en compte le fait que le véhicule devant s’éloigne et conserve donc sa vitesse initiale. Bref, c’est la première fois que je ne me sens pas obligé de désactiver cette fonction. Bravo Alfa.
Une mécanique à deux visages
2.2L, diesel, 210 ch et 470 Nm, les chiffres ne font pas rêver le sportif qui sommeille en moi. Pas d’envolées lyriques ici, ni même de souffle rauque de mécanique suralimentée. Au démarrage on retrouve le claquement caractéristique du mazout. Je dois cependant avouer que je ne suis plus habitué à ce type de carburant et que, de fait, je manque de références pour juger si l’Alfa est mieux ou moins bien lotie que ses concurrentes au niveau décibels.
Mais si la musique n’envoute pas, il faut bien avouer que ce moteur fait le boulot sans rechigner. A chaque départ de péage l’Alfa Romeo Giulia reprend sa vitesse de croisière avec facilité. C’est finalement un très bon compromis : on accélère fort sans chercher à prolonger l’expérience car cela se fait sans grande passion. C’est moyen pour le fun, mais très bien pour la conservation de permis. En tout cas sur les grands axes.
Parce que dès qu’on décide de s’amuser sur le réseau secondaire (en deçà de 80km/h bien entendu…) l’Alfa sort sa botte secrète. La boite automatique 8 rapports faisait le travail à l’unisson du moteur en utilisation “sage”. En mode manuel est s’avère redoutable : rapide, presque tactile au travers des grandes palettes fixes, elle répond instantanément aux sollicitations du conducteur. Grâce à elle, on prend enfin du plaisir avec ce moteur diesel. Une prouesse qui mérite d’être soulignée.
Châssis : en division supérieure
Q4 : en language Alfa Romeo cela signifie traction intégrale. Pour mon plus grand plaisir, cette transmission est typée propulsion en priorité. Au quotidien, en conduisant tranquillement, cela ne transparaît pas. Mais lorsque le démon de l’arsouille vous prend, alors l’Alfa Romeo Giulia Veloce vous rappelle l’ADN sportif de la marque. J’en entends déjà qui ricanent au fond de la classe. Oui, fût un temps où le caractère sportif des Alfa Romeo se réduisant aux efforts déployés pour rester sur la route. Temps révolu. La Giulia n’est pas une auto piégeuse. C’était déjà le cas dans la furie QV, c’est encore le cas dans la version plus raisonnable Veloce. A l’attaque d’un virage, la Giulia prend sa trajectoire sans sourciller ni proposer un rab de sous-virage.
Par contre si vous remettez une louche de pied droit, alors la Veloce vous proposera une petite dérive saine et grisante. Avec les aides à la conduite enclenchées, pas de frayeurs inutiles. Juste ce plaisir de sentir la poupe se placer en douceur.
Excellente surprise donc : l’Alfa Romeo Giulia Veloce, en version diesel, ne se montre pas seulement une routière de qualité, mais aussi un bonne copine de rigolade. Je n’ai pas souvenir d’avoir pris tant de plaisir dans une berline raisonnable.
Conclusion
Belle, confortable, performante, efficace et amusante. voilà une excellente surprise je dois l’avouer pour une berline diesel dont je n’attendais pas autant. Des défauts, on peut en trouver en cherchant bien : une mécanique peu communicative et une consommation un peu élevée pour une routière. Mais cela reste anecdotique au vu des nombreuses qualités de l’Alfa Romeo Giulia Veloce. Vous pouvez même tourner le côté tranquille du moteur à votre avantage : voiture pépère quand vous promenez la famille et jouet quand vous êtes seul sur une petite route de campagne. Que demander de plus ?
Alfa Romeo Giulia Veloce