“C’est la nouvelle ??? Je l’ai vue ce matin à Turbo ! Bravo pour votre achat, elle est magnifique !”…“Regarde maman la voiture !” C’est vrai qu’elle en jette. Dans sa robe Soul Red, notre Mazda MX-5 flambant neuve, type “ND”, comprendre N pour le petit roadster de la firme d’Hiroshoma et et D pour 4ème du nom, dévisse les têtes des passants. Sur la route, elle attire tous les regards. Mélange d’une attente de 12 mois pour ceux qui savent manifestement ce qu’ils ont sous les yeux, et d’un look qui semble remporter un franc succès.
Revenons d’un jour en arrière. Afin de faire une animation sur le stand du Club MX5France au concours d’Elégance de Chantilly, j’ai contacté la concession parisienne Austerlitz Automobiles (l’un des plus gros vendeur de MX-5 en France) pour demander la présence de leur véhicule de démonstration. Non seulement la réponse a été positive mais cela prend la forme d’un prêt de 36 heures ! Ravi de cette faveur inattendue, je prends le volant du premier véhicule à avoir touché le sol français, alors qu’à l’heure où nous publions ces lignes, un seul client a reçu livraison de son joujou. C’était il y a moins d’une semaine.
Elle est là !
Nous avons beau l’avoir déjà rencontrée en chair et en os il y a pratiquement un an, l’auto s’étant tellement fait désirer, qu’il y a un parfum de nouveauté lorsque l’on en fait le tour. La ligne a ses détracteurs sous certains aspects, mais les gènes sont incontestablement présents, et on peut dire aisément qu’elle rend mieux en vrai qu’en photo. Les détails de carrosserie sont léchés, les lignes sont musculeuses, l’assemblage est précis, la peinture semble épaisse, l’impression de qualité est bonne. Mazda semble avoir travaillé la présentation et s’oriente résolument vers un positionnement plus premium sans pour autant changer de catégorie tarifaire.
Quelques bémols toutefois comme l’incompréhensible choix de ne combler que partiellement les emplacements des catadioptres US aux 4 coins du bolide. Je veux bien que l’Amerique soit le marché de prédilection de la “Miata” mais était-ce si coûteux de créer des moules pour des boucliers avant et arrière aux “Specs” européenne ? C’est esthétiquement dommage sur une carrosserie dont chaque détail est si soigné. Notre version d’essai est équipée de jantes de 16 pouces noires, intrinsèquement petites vu les modes automobiles actuelles, mais c’est un choix cohérent avec la recherche d’allègement et de dynamisme. Rétroviseurs et cadre de pare-brise noirs laqués complètent une présentation chic et choc qui allège la ligne.
A l’intérieur, la progression en terme de finition ; par rapport à la génération précédente ; impressionne. On a bel et bien changé de niveau, les plastiques durs laissent la place à des matières agréables, des ajustements de très bon niveau. Une vraie bonne surprise. Du côté du poste de pilotage, la NC n’est pas pour autant un lointain souvenir, puisqu’en fermant les yeux, tout tombe dans la main exactement de la même façon. On se sent comme à la maison, c’est bien une MX-5 ! Du côté des rangements, les porte-gobelets sont toujours aussi nombreux. On ne cible pas les US pour rien.
Le cuir est joliment surpiqué en rouge, tandis que les rappels de teinte sur les contreportes apportent un côté cossu tout en allégeant la perception de la ceinture de caisse. Parlons-en d’ailleurs, les normes de sécurité évoluant au fil des années, le “miatiste” voit sa vision périphérique de plus en plus réduite ! Les contreportes et surtout la cloison arrière donnent l’impression d’être encore plus engoncé que dans la NC. Les sièges sont superbes, toujours monobloc et avec un excellent compromis entre fermeté et moelleux.
Au niveau de l’instrumentation, la ND puise clairement son inspiration dans la gamme Mazda actuelle. Le compte-tours central est du plus bel effet et donne une belle ambiance sportive. Les indications sont essentiellement analogiques et ce n’est pas pour me déplaire. Elle se pare d’un arsenal technologique inconnu pour une MX-5 : écran GPS, interface média “à la BMW”, connexion Bluetooth avec haut-parleur intégré à l’appuie-tête (bluffant !). L’AFIL, le rétroviseur électrochrome, les phares LED automatiques, les essuie-glace intelligents, le régulateur/limiteur de vitesse sont aussi de sortie.
Au final, si cette débauche de technologie est séduisante et dans l’air du temps, je reste dubitatif sur la question de savoir si elle est bien utile, nécessaire, voire souhaitable sur un roadster, dont le but premier est la simplicité et les sensations non édulcorées. Heureusement, de roadster, la ND conserve tous les ingrédients magiques que l’on attend d’elle : propulsion, dimensions et poids en baisse (975 kg à vide), capote souple et manuelle (le toit en dur électrique disponible sur la NC passe à la trappe), un volant et des places arrières… restées à l’usine.
Et sinon, elle roule ?
Il est donc temps de voir ce qu’elle a dans le ventre, cette petite nouvelle. Le démarrage tient du jeu video : débrayer puis presser le bouton Start. Quand la voiture reste plusieurs heures inactive et décapotée, on ne sait plus bien que faire ni où appuyer pour la réveiller. Reverrouiller les portes ? Chercher un cheat code sur internet ? Cette procédure ne convainc pas par rapport à la simplicité ancestrale de la bonne vieille clé de contact.
Le 4 cylindres s’ébroue et la gestion électronique en profite pour nous gratifier d’un coup de gaz bref et bien senti, le son rauque flatte l’oreille. Ça commence bien ! Ce petit SkyActiv 1,5L 131 ch de toute dernière génération remplace le 1,8L Duratec d’origine Ford de la NC pour le premier niveau de puissance. Le bloc 2,0L SkyActiv 160 ch est lui aussi nouveau. Malgré sa faible cylindrée, ce moteur 1,5L reprend avec brio et la sonorité est un régal. Le couple à bas régime est meilleur que sur la NC (il est vrai légèrement plus lourde). Par contre, la commande d’accélérateur électronique enlève une bonne part du feeling mécanique que l’on avait précédemment. La commande de boîte est précise, agréable et le levier est toujours aussi parfaitement placé mais sa trop grande douceur combinée à l’hyper-assistance de l’embrayage et de la direction font passer la voiture pour une citadine à basse vitesse.
Tout rentre dans l’ordre quand on rejoint une départementale. La ND se fait un plaisir de montrer tout ce qu’elle a appris de ses aînées. Le comportement est sûr, dynamique, précis, équilibré, une vraie réussite et un vrai respect de la tradition. La suspension est très confortable sur tout type de routes, même sur les pavés parisiens. Ajoutez à cela la vigueur des reprises, la volonté du moteur à aller chercher une zone rouge perchée a 7000 tours, la sonorité valorisante à la moindre sollicitation de la pédale de droite : on ne peut que reconnaître que les ingénieurs Mazda ont conservé leur recette vieille de 26 ans, revisitée version 2015.
La voiture conserve sa faculté à se muer en prolongement du corps de son conducteur. “Jinba Ittai” comme ils disent à Hiroshima. Mais cela sans mettre “à la rue” ses devancières. La nouveauté, c’est le deuxième visage. On peut aussi la jouer cruising, calé en 6eme au régulateur dans un silence assez nouveau. Passé 100 km/h, le bruit mécanique et les remous aérodynamiques sont beaucoup plus contenus, même vitres descendues.
Ce qui était vrai en 1989 l’est toujours en 2015 : la MX-5 n’a toujours aucune concurrence à son niveau de prix.
Un grand merci à Austerlitz Automobiles (75013) et notamment Julien Caniart pour le prêt gracieux de leur véhicule.
Merci Yann de vos précisions. Exact, le modèle essayé est la version Dynamique et pas Sélection. Nous corrigeons… “Précipitation ne vaut pas raison” comme dit l’adage 🙂
Bonjour,
Le modèle en photo est clairement une dynamique et pas une sélection. Cela se voit aux encadrements des aérateurs qui ne sont pas en aluminium et les sièges ne dont pas des Recaro et certains habillages sont différent aussi.
Pour ma part je suis bien content qu’elle soit bien équipé en électronique. C’est ce qui me frustrait sur ma NC. On peut avoir quelque chose de son temps faute de pourvoir aller dans le futur, tout en ayant le plaisir et le fun que procure cette voiture. La preuve ils l’ont fait… Merci encore Mazda… Je pourrai vous sauter au cou… Ceux qui qui ne veulent pas technologie peuvent acheter l’entrée de gamme ou prendre une occasion…
PS : La mienne sera bientôt à vendre 🙂