N’oubliez pas de vous rendre à Epoqu’Auto, salon du véhicule de collection, qui se déroule à Lyon du 4 au 6 novembre prochains. Le menu est plus qu’alléchant avec un superbe plateau dédié à Aston Martin, une exposition Delahaye pour les 50 du Club de la marque française, mais aussi la marque régionale Berliet, les motos lyonnaise Follis et les fidèles partenaires toujours plus impliqués : l’Aventure Peugeot Citroën et DS, la Fédération des Clubs Renault Alpine, Autodiva, l’esprit des barquettes Alpines Chappe et Gessalin, la marque automobile française de luxe Voisin et les Youngtimers ayant pour thème les japonaises.
Les 60 ans du Club 3A, organisateur d’Epoqu’Auto !
Sur plus de 53 000 m2 (en augmentation de 6000 m2), les visiteurs qui se rendrons au parc des expositions d’Eurexpo, pour célébrer pour la 38e édition du salon Epoqu’Auto, auront de quoi sustenter leur passion pour les véhicules de collection. Le premier des trois grands plateaux mis à l’honneur sera dédié à Delahaye, marque mythique de l’automobile sportive de luxe en France, qui a vu le jour en 1894. Le second plateau les emmènera de l’autre côté de la Manche. Il sera consacré à une autre légende, magnifiée sur grand écran par James Bond : Aston Martin. Enfin, comme chaque année, la Fondation de l’Automobile Marius Berliet proposera un retour sur la formidable aventure initiée par Marius Berliet dès 1894. Une promenade dans le temps placée cette année sous le signe des voitures construites entre 1897 et 1939 par ce constructeur que l’on cantonne trop souvent dans son rôle de spécialiste du poids lourd. Fidèle à ses habitudes, Epoqu’Auto accueillera plus de 450 marchands qui vont aussi ravir les passionnés. D’Autodiva et son exposition dédiée à la course automobile, en passant par les Youngtimers et les voitures japonaises des années 70’s/80’s, ou encore les stands de l’Aventure Peugeot Citroën et de Renault Classic, l’édition 2016 du salon constituera une nouvelle fois un événement unique pour les amateurs de voitures anciennes.
Berliet, constructeur automobile
“Cette année est un peu exceptionnelle pour nous. Nous célébrons le 150e anniversaire de la naissance de Marius Berliet et le ministre de la Culture et de la Communication a décidé d’intégrer cet événement dans les Commémoration Nationales 2016.” souligne Monique Chapelle, véritable cheville ouvrière de l’association qui entretient la mémoire de l’histoire automobile lyonnaise. Cet industriel avant-gardiste, né en 1866, débute sa carrière dans l’atelier paternel de canut après deux années d’apprentissage. Travailleur acharné, habile de ses mains et mécanicien autodidacte, il construit son premier moteur en 1894. La première voiture suit en 1895. Dix ans plus tard, il vend la licence de fabrication de trois voitures à ALCO (American Locomotive Company). Dès le début du 20e siècle, Marius Berliet propose une gamme de voitures (22, 40 et 60 HP), qui apportent des réponses à toutes les attentes de ses clients. Elles sont réputées pour leur simplicité, leur robustesse, leur endurance et leur puissance. Pourtant contrairement à l’immense majorité de ses confrères et concurrents constructeurs, l’industriel lyonnais ne s’engage pas dans la compétition automobile. Ce qui n’empêche pas des équipages, à titre privé, de remporter des succès retentissants au volant de l’une de ses voitures. Ainsi en va-t-il de la Coupe Vanderbilt en 1909 et 1910, du Grand Prix de La Havane en 1909 ou encore du Rallye de Monte Carlo en 1912.
En 1913, quelque 3 000 véhicules sortent de l’usine installée à Monplaisir et en 1914 la moitié de la production est vendue à l’étranger, où les agents de la marque à la locomotive assurent un service apprécié. Au lendemain de la première guerre mondiale, dans une France appauvrie, le marché des voitures moyenne et haut de gamme s’inscrit en déclin. Aux modèles VB de 15 CV et VH de 12 CV, succède la famille VI de 7 CV à partir de 1923. Dix ans plus tard, dans une France qui retrouve peu à peu ses esprits après la crise de 29, Berliet peut compter sur sa 944 (9 chevaux, 4 cylindres et 4 vitesses). Primée à maints concours d’élégance, elle est ensuite dotée de deux perfectionnements majeurs : un train AV à roues indépendantes suspendues par ressort à lames transversales et un moteur porté à 2 litres de cylindrée. Puis en 1934, une direction à crémaillère sur un nouveau châssis surbaissé fait son apparition.
Réputé pour ses camions, dont le célèbre CBA, livré à 15 000 exemplaires à l’armée française entre 1914 et 1918 et qui s’illustre sur la Voie Sacrée, Marius Berliet met finalement un terme à son implication dans la construction de voitures en 1939. Son dernier modèle est la Dauphine 39, construite sur la caisse de la Peugeot 402 B et sur un châssis Berliet VIRP 2. L’aventure automobile s’arrête ainsi, ouvrant la porte au développement du plus grand constructeur de poids lourds de l’Hexagone.
Follis, des vélos aux motos
La marque Follis, du nom de son créateur, est fondée de l’autre côté des Alpes dans le village d’Alpignano, près de Turin, en Italie. Joseph Follis, ouvrier chez FIAT au service vélo fonde en 1903 sa propre affaire. Il fabrique alors des cadres et des bicyclette sous sa propre marque : J. Follis. Durant les années 20, les Italiens traversent en grand nombre la frontière pour venir s’installer dans les départements Français proches de l’Italie. Joseph s’installe à Lyon, dans le 3e arrondissement, où il travail chez un fabricant de cycles, tout en fabriquant en parallèle des cadres de vélos de course de très bonne qualité qu’il brase au fond de son jardin. François Follis est alors très jeune, mais il travaille déjà avec son père et montre beaucoup d’intérêt aux cycles.
Les établissements Follis sont installés au 44 rue du Dauphiné, puis du 10 au 16 de la rue Danton à Lyon, où ils deviendront propriétaire des murs. Pendant la 2e Guerre Mondiale, François Follis prend la direction de la Société et la développe vers une industrialisation de plus en plus grande, qui l’amène assez rapidement à devenir le plus gros fabriquant lyonnais de cycles. La gamme couvre alors tous les besoins du marché, depuis des bicyclettes très bon marché jusqu’à des machines de très haute qualité et des tandems. En 1947, Joseph, le fondateur de la marque, décède d’un accident de moto, au guidon de sa machine personnelle de marque Dollard. Mais il n’y a qu’un pas entre le vélo et le vélomoteur et, en dépit de cet accident, la marque se laisse séduire par l’aventure motocycliste. Car à cette époque, la demande de deux roues explose en raison de l’engouement que suscitent ces produits chez les jeunes.
Les bâtiments de la rue Danton s’avèrent rapidement trop petits. En 1950, François Follis achète un terrain à Craponne pour y construire l’usine destinée à sa nouvelle ambition : devenir un véritable constructeur de motocyclettes de façon industrielle. Cette nouvelle unité est uniquement destinée à la construction de cyclomoteurs et de motocyclettes, alors que les vélos restent rue Danton. Au plus fort des années 50, alors âgé de 33 ans, François est à la tête de l’usine de Craponne qui emploie jusqu’à 250 ouvriers, le sommet étant atteint avec une production de 100 motorisés par jour.
Marcel Follis, le frère de François, crée sa propre affaire dans ces années là, en prenant la suite des Cycles FIOL, très réputée pour sa fabrication de porte-bagages. Il est installé à Oullins. La réussite des frère Follis est rapidement complété par l’arrivée du fils ainé de François Follis. Prénommé comme son grand père, il est dessinateur à l’usine. C’est un visionnaire. Et c’est lui qui va dessiner l’ensemble des motos Gnome & Rhône construites chez Follis : R4D, R4F et R4S. ces belles mécaniques sortent aussi sous la marque Follis, toujours équipées d’un moteur Gnome, mais avec une dénomination différente. Par la suite, Joseph dessine et construit pour son petit frère Louis la première moto de sport de 49cc à moteur Sachs, équipée de pédales. Cette machine très fine, légère, épurée, est à l’image de tout ce qui est construit chez Follis.
Joseph Follis ne se contente pas de dessiner les machines ; il construit aussi les prototypes, les essaye et participe à des courses en parallèle des pilotes officiels de la marque. Grâce à une usine moderne, équipée d’une chaine d’émaillage (peinture), mais aussi de montage, et d’emballage, car une grosse partie de la production est destinée à l’export, Follis dispose d’une gamme complète au milieu des années 50… même s’il se limite à la fabrication des parties-cycles et monte des moteurs Lavalette, Marquet, VAP sur les cyclomoteurs… et des moteurs Ydral, Gnome & Rhône, JLO, Sachs, NSU, Ultima, AMC et même Chaise sur les motos. Pour épauler Joseph Follis, l’ingénieur Hongrois Meriath dessine certains cyclomoteurs. Il est à l’origine d’une partie de la série des machines chez Follis, ainsi que du très beau prototype V35 dont le cadre est en aluminium coulé. Ces motos simples, légères et épurés sont à l’image des cycles et de toutes les fabrications qui viendront par la suite.
Au début des années 50, l’entreprise est à son apogée. Elle compte pas moins de 250 employés, produit 600 vélos et 2 000 motos de différentes cylindrées par mois, distribués par 200 agences et 3 500 points de vente en France. Follis est le 4e constructeur français derrière Peugeot, Motobécane et Terrot. Les vélos restent de fabrication urbaine tandis que l’usine de Craponne, qui tourne à plein régime, est réservée à la gamme d’engins motorisés, qui s’étend du vélomoteur à la moto. En 1955, lors du 53e «Paris-Roubaix», la société Follis obtient sa consécration dans le cyclisme avec la victoire de Jean Forestier devant Fausto Coppi et Louison Bobet. La victoire d’une moto Follis 175 cm3 au grand rallye « Lyon-Charbonnières » de l’époque vient compléter le tableau de chasse.
Mais avec la guerre d’Algérie, la mécanique « se grippe » et l’activité des motocycles est définitivement interrompue en 1959. Comme pour la majorité des marques françaises, la branche moto de Follis disparaît début 1960, victime des annulations de commandes qui se multiplient avec le départ des jeunes appelés pour le Maghreb. François Follis se retranche alors dans son usine de la rue Danton où se fabriquent toujours les vélos, sa vrai passion. Mais avec la démocratisation de l’automobile, les vélos ne trouvent plus autant de clients. De retour d’Algérie, où il a servi pendant 36 mois, Joseph Follis fait le choix de rester à Craponne où il monte son premier atelier de mécanique. La tête toujours pleine d’idées, il met au point une fabrication de Karts en kit de 50 et 100 cm3 à moteur Lavalette et Ydral, il est précurseur en la matière. Son Frère Louis se retranche avec son père François, pour créer une société qui va importer d’Italie des machine pour la transformation des métaux essentiellement destiné au Cycle.
Jusqu’en 1970, pour faire le « dos rond » face à cette conjoncture particulièrement difficile pour les fabricants de cycles, Follis va satisfaire la demande de l’époque en réalisant des bicyclettes bas de gamme. C’est la fin d’une époque. Entre 1970 et 1972, avec un net regain d’intérêt du marché américain pour la petite reine, de nouvelles opportunités s’ouvrent. Mais très vite la production du sud-est asiatique emporte le marché. En 1973, la fille de François, Myriam Follis et son mari, Jean-Claude Chollet, reprennent définitivement l’entreprise de cycles qui fabrique de très beau vélos de course et de randonnée dans les aciers les plus noble du marché, mais aussi des tandems, avec lesquels ils remportent plusieurs années consécutives le titre de champion du monde des constructeurs. une production de cycles et de tandems modeste, mais fabriqués selon des critères de qualité et de fiabilité toujours très appréciés par des passionnés amoureux de belles machines. De nombreux tandems sont exportés vers les États-Unis. Les cycles Follis ferment leurs portes définitivement en 2011 après plus de cent ans au service du cycle.
Autodiva, l’ADN de la course
Débarqué pour la première fois sur Epoqu’Auto il y a 8 ans, Autodiva est aujourd’hui l’un des piliers du salon. Seul revue entièrement dédiée à l’histoire de la course automobile, le magazine trimestriel Autodiva est la référence absolue sur le sujet dans l’Hexagone. Cette année, Gérard Gamand, fondateur de la revue, a décidé de centrer l’exposition du magazine Autodiva sur les voitures qui animent depuis deux ans la SportProtosCup dans le championnat de France Historique des circuits. Cette compétition fait revenir sur les pistes les plus belles barquettes qui animaient le sport automobile des années
60/70/80. “Nous sommes partenaire de cette compétition et les promoteurs de ce championnat profiteront d’Epoqu’Auto pour effectuer la remise des prix de l’édition 2016” précise Gérard Gamand.
La SportProtosCup 2016 s’est courue sur 6 circuits de l’Hexagone, du Castellet entre le 8 et le 10 avril, à Ledenon les 14, 15 et 16 octobre, en passant par les pistes de Charade, Val de Vienne, Nogaro et Le Mans. Ce sont plus de cinquante pilotes qui se sont affrontés pendant une saison riche en performances sportives. On retrouvera sur le stand d’Autodiva les modèles suivants :
• LOLA T298 BMW, 1978
• CHAPMAN RT36, 1992
• GRAC MT14S COSWORTH, 1973
• LUCCHINI SP92 ALFA, 1992
• ARC MF3 ALFA, 1979
• CROSSLÉ 5S BMW, 1965
• AG2 FORD, 1990
• OSELLA PA18 ALFA, 1993
Mais aussi d’aures voitures qui ont marqué l’histoire de la course automobile
• ELF2 BMW, 1974
• LOTUS 19 V8 BUICK, 1962
• RALT RT31 ALFA, 1987
Source CP Epoqu’Auto