Lotus présente l’Emeya, son deuxième modèle électrique de (grande) série, après le SUV Eletre et la confidentielle hypercar Evija. Grande berline familiale, l’Emeya a pour objectif de rouler dans les traces de la Porsche, avec sa Taycan, éternelle volonté inachevée et impossible de Lotus.
La course de Lotus après Porsche, notamment, n’est pas un fait nouveau. La marque anglaise s’était déjà aventurée sur le territoire des berlines sportives dans les années 90’s avec la Lotus Omega, version survitaminée de l’Opel/Vauxall Omega, destinée à concurrencer Audi, BMW, Jaguar, Mercedes. En 2010, la nouvelle direction de Lotus – emmenée par Dany Bahar – déploie une nouvelle stratégie de conquête avec pas moins de cinq concept présentés en grandes pompes au Mondial de l’Auto à Paris, Parmi eux, une très élégante berline l’Eterne visant directement l’Aston Martin Rapide, lancée la même année, et la Porsche Panamera. L’Eterne, accusant 1,8T sur la balance, est motorisée par le V8 5.0L biturbo de 620 ch/720 Nm de l’Esprit Concept. Mais l’histoire s’arrête là, sans passage à la production.
13 ans plus tard, le paysage automobile a radicalement changé. Lotus aussi, repris depuis 2017 par le chinois Geely (lire ici). L’arrivée en masse de modèles électriques a modifié les usages de l’automobile mais aussi la culture du produit qu’est l’automobile. Lotus, maintenant chinois, plonge à pieds joints dans la Watt. Après l’Hyper-Car Evija (lire ici), l’Hyper-SUV Eletre, voici… l’Hyper-GT Emeya, une grande berline « coupé à quatre portes » dont la commercialisation est prévue pour le courant de l’année 2024. Connue jusqu’à présent sous son code « Type 133 », l’Emeya n’a pas été présenté au Salon de l’Auto IAA à Munich, mais à New York. Décidément, Lotus ne fait jamais les choses comme les autres !
Rationalisation des coûts et des investissements, logiquement l’Emeya reprend de nombreux éléments de l’Eletre : plateforme EPA, trains roulants, batterie, moteur, intérieur, etc. Pour différencier les modèles électriques « bas » de Lotus, des modèles « haut », la signature lumineuse avant est à deux niveaux au lieu d’un seul. Et franchement, l’avant de l’Emeya manque singulièrement de grâce, affichant une face au design torturé, manquant de finesse, en un mot : lourdaud. Ce n’est pas de la cas de la partie arrière bien plus homogène et réussie. Sur l’exemplaire de présentation, le pavillon noir contraste avec la teinte jaune, accentuant l’assise de la voiture. Flancs creusés, arêtes nettes, montants arrière inclinés confèrent une silhouette tendue et dynamique. Les jantes semi-pleines affichent 22 pouces. Elles sont chaussées de pneus Michelin Pilot Sport EV spécifiques à Lotus (LTS).
Avec une masse de 2,5T – oui vous avez bien lu le « Light Is Right » est mort, c’est une bien une voiture badgée Lotus ! – il faut de la puissance et du couple pour garder une certaine sportivité. Comme l’Eletre, l’Emeya est motorisée par deux machines électriques (synchrones à aimants permanents) alimentant chacune un essieu, et faisant office de transmission intégrale : puissance combinée de 918 ch (675 kW) et un couple maximal de 985 Nm. A noter que le moteur arrière est équipé d’une transmission à deux vitesses, comme sur la Porsche Taycan (lire ici). Comme par hasard, les performances annoncées par Lotus sont quasi-identiques à celles de la Taycan Turbo S de 761 ch (lire notre essai ici) : 2,78 sec sur le 0 à 100 km/h et (-0,02 sec), 256 km/h de VMax (-4 km/h).
Lotus indique que l’Emeya est équipée d’une batterie de 102 kWh, permettant une autonomie proche de l’Eletre, 490 km en cycle WLTP, plus que les 412 km annoncés de la Taycan Turbo S avec la batterie de 83,7 kWh.
L’Emeya sera proposée avec cinq places de série, quatre en option, avec sièges baquets aux deux rangs. Outre le cuir, l’aluminium, l’Alcantara et le polyuréthane, l’intérieur de la grande berline de Lotus est habillé de tissu « ecolo-friendly » recyclé à partir de chutes de coton venant de l’industrie de la mode. L’habitacle reçoit une très grand écran tactile complété par un affichage tête-haute à réalité augmentée. Des écrans associés aux rétro-caméras se trouvent sur les contreportes. Conducteur et passager disposent chacun d’un petit moniteur horizontal. Le système audio a été conçu avec le fabricant britannique KEF (gros ampli numérique, son Dolby Atmos 3D Surround) et comprend une réduction active du bruit.
Source CP Lotus