Rappelons un peu le contexte ‘familial’ de la DS 4 : complexe histoire pour une jeune marque prometteuse. Comment le style de la jeune sous-marque de Citroën a évolué en fonction de son statut de marque à part entière, affirmant un design décomplexé.
La douce évolution de DS : de la ligne haut de gamme de Citroën…
Souvenez-vous, au départ, DS ne formait que la sous-gamme premium de Citroën. Une griffe haut de gamme, avec une petite DS3 (lire notre essai du Cabriolet Racing ici) alternative chic et dynamique aux fameuses Mini et 500. Suivaient deux modèles moins “définis” : la DS4, mélange de berline compacte, de coupé, à la sauce surélevée, également basé sur la Citroën C4 ; et l’exclusive DS5, encore plus originale dans son look, mélange dynamique de monospace et de break, disons. Si la première a largement connu le succès, c’était beaucoup moins le cas pour les deux autres, avec même une DS4 difficilement définissable… même par la campagne de lancement !
… à la marque DS !
Puis en 2015, on change son fusil d’épaule : DS deviendra une marque à part entière, avec des calandres spécifiques, intégrant le DS Wings, ces barrettes chromées, et plus ou moins bien intégrées au style original des autos… Est alors présenté le premier concept-car de DS : la Divine (lire ici) ! Long capot suggérant la puissance, importance de la calandre, arrière rondouillard et ramassé. Difficile de voir autre chose que la future DS 4, mais la marque l’avait largement démenti !
Le Manifeste DS : point d’inspiration des futures DS 3 Crossback, DS 9 et DS 4
L’occasion est alors trop bonne pour comparer avec l’étude de style présente à l’exposition de la DS Week/essais DS4 : le Manifeste DS, de 2015… également. Mêmes fines optiques et calandre démonstrative, et même côté rondouillard… qui se retrouvera finalement sur le petit frère SUV urbain DS 3 Crossback !
En 2016, au salon de Genève, DS dévoile le superbe concept DS E-Tense (lire ici).
Lancement des 1ère DS officielles
Bref, de ces concepts, a suivi le premier modèle de série 100% DS : le DS 7, le grand cousin du Peugeot 3008, version premium. Au look taillé à la serpe du sochalien, le DS 7 répliquait par des formes plus douces, plutôt inspirées des SUV Audi … un Orange de présentation quelque peu clinquant, mais aussi beaucoup, beaucoup de chromes. Trop ? Constatez le nombre de « Black Pack » sur les DS 7 qui circulent ! Si l’extérieur pouvait diviser, les avis étaient bien plus unanimes sur l’intérieur, qui continue d’être l’élément fort de DS : en plus du fameux cuir bracelet de montre, l’intérieur « DS 2.0 » se montrait très épuré, combinant le côté toujours un rien « effet wahou » – claquant montre B.R.M escamotable et la technologie combiné numérique, grand écran central, commande de boite EAT8 by wire. Les premiers comparatifs presse avec les concurrents allemands étaient plutôt élogieux, dès le statique… se confirmant en dynamique !
Si la plateforme EMP2 impose la traction, cela permet d’économiser 200 kg sur les concurrents 4 roues motrices… bénéfiques à l’agilité et à la consommation (1L de moins en diesel 180), et en effet une qualité globale au niveau, idem côté technologies, aides à la conduite, etc. saupoudrés de cette exclusivité à la française, purement DS.
Et de ce côté-là, dans cette intention de ne rien faire comme tout le monde, ça nous a donné le DS 3 Crossback. Pour remplacer sa DS3 à succès, DS a pris la décision de la convertir en SUV urbain, surfant sur le succès des Juke (généraliste), Audi Q2, Mini Countryman…
Seulement, les optiques avant, très techno, présentent un contour quelque peu compliqué … encadrant toujours une calandre massive, et beaucoup de chrome. Aussi, la tentative de réutiliser l’aileron de requin de la DS 3 est un peu maladroite. L’arrière, rondouillard mais assez tronqué (cf le concept ‘Manifeste DS’ !) est pour le coup assez efficace ! Si l’extérieur divise, attendez-un peu d’ouvrir les portes, et leurs jolies poignées rétractables. Le motif du losange, cher à ce DS 2.0, est repris absolument partout et notamment sur les aérateurs et platines de climatisation exprès décentrés. Mais avec un peu d’ouverture d’esprit, je me suis pris au jeu de découvrir ce sacré melting-pot ; eh bien, à le rouler quelques jours, une révélation : jamais je n’ai pu ressentir une telle atmosphère haut de gamme dans une auto aussi compacte, ici SUV. Et le dessin si original et clivant a le goût de ne ressembler à aucun autre ! Au final, et avec le fameux bracelet de montre, plus une finition au cordeau, voilà qui formait une jolie découverte, sur fond de sono Focal de qualité, et de conduite autonome de niveau 2 au point.
Et en 2018, DS surprend avec le concept DS X E-Tense, histoire de rappeler son engagement en Formule E.
Dernière arrivée avec la DS 4, la grande berline DS 9 (lire notre essai ici) ! Là en forçant le trait, on pourrait dire que c’est l’excès inverse : à côté de sa cousine très effilée et agressive Peugeot 508 (lire notre essai ici), on ne la verrait presque pas ! En reprenant la plateforme de sa version allongée, elle fait en effet preuve d’une sacrée sobriété. Trop discrète ou l’élégance qui manquait jusque là à DS, faites votre choix. En tout cas, l’air de famille avec le DS 7 est réel, avec même un habitacle encore plus classieux et tendu de cuir ; elle qui a tant tardé à être lancée, de tant de rebondissements notamment d’usine de fabrication chinoise, sa spécificité !
Alors que la nouvelle DS 4 est aboutie, il faut en montrer un avant-goût : Aero Sport Lounge
Enfin, le dernier teasing lié à la DS 4 était incarné par le concept-car Aero Sport Lounge. De quoi montrer quelques indices sur la compacte, d’une altitude légèrement surélevée, mais aussi sans doute préfigurer les futurs SUV de la marque. On y trouvait déjà le côté plus anguleux, les fines et technologiques optiques avant, le profil nervuré, le montant C arrière très acéré, une annonce d’un intérieur plus épuré, ou encore des feux arrière en écailles, motif bien connu chez DS également.
Par rapport au Manifeste DS et au concept Aero Sport Lounge, les portes sans encadrement ont été abandonnées, pour garantir une meilleure insonorisation ; le côté plus anguleux de la DS 4 de série étant lui lié à l’amélioration aérodynamique de l’auto.
Finalement, comme nous l’évoquions dans l’essai DS 4 (lire ici), DS semble avoir désormais trouvé la bonne mesure pour le design de la DS 4, avec un dédoublement de versions berline et crossover qui perdure, depuis la précédente génération, mais devient pour le coup peut-être trop subtil : l’effet crossover se matérialisant que par des logos “Cross” et des boucliers avant et arrière un rien plus garnis en plastique noir. Ultime preuve que DS revient à plus de sagesse en style !