Le message de Luca de Meo, peu de temps après son arrivée chez Renault Group, était clair : « Je veux électrifier Alpine pour l’inscrire dans l’éternité ». Voici donc l’A110 E-ternité, 100 % électrique, concept qui vient célébrer les 60 ans de la berlinette. Trait d’union entre un passé prestigieux et un futur 100% électrique, l’A110 E-ternité illustre les travaux qu’Alpine met en œuvre actuellement pour développer sa gamme de nouveaux modèles (lire notre article ici).
Électrifier les prochaines Alpine ? Oui, en partenariat avec Lotus (lire notre article ici)… et pourquoi pas commencer par l’Alpine A110 ? Mythe de la sportivité, reconnu pour sa légèreté, son équilibre et son agilité, le tout pour un budget réaliste, voici l’objectif fixé pour le développement de ce concept A110 E-ternité. Au delà des performances de la version thermique à égaler, Alpine a puisé dans les technologies développées pour la récente Renault Megane E-Tech électrique (lire notre essai ici). Citons l’interface multimédia de Google permettant d’avoir une interface Android comme sur un smartphone, un système audio comprenant 8 hauts parleurs recréant un son surround, des matériaux innovants orientés « développement durable », la batterie de 60 kWh et le bloc électrique de 162 kW (220 ch) poussé à 178 kW (242 ch).
Afin d’obtenir une répartition des masses équilibrées (42 % AV/58 % AR, vs 43/57) et de loger les douze modules de batterie, il a été nécessaire de concevoir pour l’A110 des « casings » (enveloppe structurelle) de batteries spécifiques et d’adapter l’architecture interne. Quatre modules ont donc été placés à l’avant et huit à l’arrière. Ces modules sont positionnés dans l’espace, de façon non « traditionnelle » : horizontal à l’avant et vertical à l’arrière. Malgré l’addition de ces douze modules, la masse de l’Alpine A110 E-ternité subit une augmentation de 258 kg seulement, alors que l’ensemble des batteries pèse 392 kg, soit 1378 kg au total (pour un objectif de 1320 kg). L’échappement et son unique sortie cède sa place au feux antibrouillard type F1.
Afin de garder des performances proches de l’A110 thermique, Alpine associe au moteur électrique une boîte de vitesse innovante à deux rapports, au bénéfice de l’efficacité sans rupture de couple. Fidèle à son ADN de légèreté et compacité, cette solution permet d’éviter les grosses et lourdes batteries de forte capacité. Alpine s’est une nouvelle fois tourné vers on fournisseur Getrag pour la conception de cette transmission légère et peu encombrante, en version double embrayage (DCT) avec pilotage électronique (comme sur l’A110 thermique). Les embrayages sont dimensionnés pour passer de forts couples moteur.
A noter que le système électronique de l’A110 thermique a été fortement remis à jour pour s’adapter aux nouvelles fonctionnalités électriques de l’A110 E-ternité, via un calculateur d’interface unique.
Mais le plus intéressant pour nous qui apprécions les découvrables et cabriolets, c’est l’ouverture du toit. Cette solution est très simple, avec deux coquilles de toit injectées avec du carbone recyclé. Elle s’apparente à une ouverture agrandie du pavillon alors que nous avions imaginés une version Targa (lire notre article ici) beaucoup plus engageante, tout en respectant la rigidité du châssis avec un arceau au niveau des vitres de custodes.
Au niveau performances, l’A110 E-ternité est légèrement en retrait par rapport à la version thermique de l’A110. Et c’est normal puisque l’A110 électrique lui rend un cinquantaine de chevaux et entre 20 et 40 Nm de couple : 215-221 kW (300 ch) vs 178 kW (242 ch), 320-340 Nm vs 300 Nm. Sur les accélérations, l’A110 électrique reste au dessus 4,5 sec sur le 0 à 100 km/h (+0,3 sec) et rend un peu plus d’1 sec sur le 1000m départ arrêté (23,7 vs 22,8-22,4 sec). La Vmax est limitée à 250 km/h contre 260-280 km/h. Enfin, l’autonomie théorique est plus faible, passant de 550 km pour l’A110 thermique contre 420-470 km pour l’A110 E-ternité.
Source CP Alpine
