Comparatif Ford Focus ST SW vs Peugeot 308 GT SW : Crise de la quarantaine…

Cet été je me suis retrouvé face à une grande question existentielle : une voiture familiale à changer, un budget défini et limité (achat et utilisation). Mais au final, les besoins d’un père de famille sont-ils forcément incompatible avec un peu de plaisir automobile ? C’est ce que j’ai tenté de découvrir au travers d’un comparatif raisonnable et fun.

Avant tout, posons les bases objectives du comparatif. Pour la partie financière, le budget d’achat doit être compris entre 30 et 35 000 euros. Mais il faut aussi tenir compte d’un budget d’utilisation raisonnable. Disons que pour un kilométrage d’environ 25 000 km annuel, il faut que la consommation reste raisonnable. Disons que, quel que soit le carburant, il faudrait rester sous les 8l/100. Je sais, ça ne fait pas rêver.

Vient ensuite le côté pratique : marié, deux enfants, il faut à la fois prévoir l’espace dans l’habitacle et dans le coffre. En point d’orgue bien entendu les vacances avec, au choix : matériel de ski ou bouées pour la plage.

Enfin la partie passion : malgré toutes les contraintes annoncées, l’idée reste bien de trouver une voiture au volant de laquelle chaque trajet pour aller au boulot ne sera pas une punition.

Les prétendantes

Forcément d’aucuns trouveront que le choix est restreint. Pourquoi uniquement deux adversaires ? Tout d’abord parce que je n’ai pas comme ambition d’être exhaustif. Ensuite parce que cette idée d’article a pris naissance d’un vrai besoin personnel. Et dans cette optique, les deux modèles sélectionnés me faisaient de l’œil.

Dans le coin droit, la Peugeot 308 GT SW. La promesse d’un châssis efficace signé Peugeot, un moteur essence de 205 ch.

Dans le coin gauche, la Ford Focus ST SW TDCi. Là aussi un châssis sympa et il l’était dans la ST Ecoboost essayé précédemment. Le moteur par contre fait moins rêver avec son régime au diesel. Mais bon, 185 ch et surtout 400 Nm, même en mode “gazout” ça mérite une chance.

Aspects « voiture à Papa »

Dans les deux cas la place à bord ne pose pas de problème même si dans la Peugeot l’espace aux genoux est un peu meilleur. Il en va de même pour le coffre, là aussi plus spacieux de près d’un tiers dans la française.

Côté consommation, le match se ré-équilibre. Menée de façon dynamique, la 308 s’approche facilement des 10L /100km. Mais en usage plus raisonnable, les 8L/100 semblent largement atteignables. De son côté la Focus est un véritable dromadaire. Moins de 7L/100 avérés durant l’essai.

Côté équipement, les deux breaks, pardon… “Sport Wagon”… ne souffrent pas de défauts criants. Le point fort de la Peugeot est sans conteste son toit panoramique. Au-delà du vrai plus en luminosité il fera le bonheur des enfants. Côté Ford, le système de navigation Sync II est un plaisir à utiliser. Très intuitif et efficace il prend vraiment le pas sur celui de la 308.

Reste le confort. L’intérieur de la Focus est clairement typé sport. Les sièges offrent un excellent maintien mais en utilisation quotidienne, la Peugeot s’avèrera sans conteste plus agréable quand il sera question de s’enquiller des kilomètres en famille en évitant les “vomitos” des marmots.

Caractéristiques paternelles : Peugeot Vainqueur

Aspects « Papa ne veut pas déprimer »

Après avoir convaincu Madame que la voiture choisie répond bien aux critères de “paternitude” et ce dans les deux cas, il est temps d’aller faire un essai en solo.

« Si tu ne te retournes pas une dernière fois pour regarder ta voiture quand tu es garé, c’est que tu as choisi la mauvaise voiture… » C’est en ayant maintes fois vérifié cet adage de petrolhead que j’ai fait l’expérience sur les deux adversaires du jour. Pour la Peugeot, la magie n’opère malheureusement pas. Non pas qu’elle soit laide, loin s’en faut. Mais malgré les belles jantes et un dessin globalement très réussi (un des plus chouettes de Peugeot depuis bien des années), la GT ne fait pas sportive. Elle reste trop sage, bien en phase au final avec la notion de Grand Tourisme. Simple, classe et discrète.

Pour la Focus l’illusion est réussie. Si vous aimez le style de la ST Ecoboost, la vraie sportive de la gamme (en attendant la RS), vous ne serez pas déçu car tous les attributs sont identiques.

Quand on la cravache, la Focus nous rappelle malheureusement que le diesel et la sportivité ne sont toujours pas les meilleurs amis du monde. Les performances sont certes loin d’être ridicules mais les sensations sont lisses. Au moins le clac-clac typique est-il camouflé par un sound-system qui rappelle furieusement la sonorité d’un 4 cylindre à plat de Subaru. Il y a pire. Heureusement la commande de boite est plutôt agréable, ferme et précise, elle rend le maniement du levier plutôt agréable.

La Peugeot s’en tire un peu mieux côté moteur. Là aussi les performances mécaniques sont relativement lisses, mais la sonorité semble moins virtuelle. Et au final, je retrouve au volant un peu des sensations ressenties dans la RCZ : il faut du temps pour découvrir les plaisirs de petit 4 cylindres essence. Dommage que le levier soit aussi peu agréable. Grands débattements et manque de précision nuisent au plaisir de cravacher la bête.

Deux partout, balle au centre ! C’est l’heure de la mort subite qui se jouera sur la partie châssis.

Commençons par la Peugeot. Saine à vitesse standard, la 308 fait preuve d’une belle efficacité lorsque la route se met à tourner. L’amortissement un poil trépidant en mode sport n’empêche pas la voiture de maintenir le cap même sur une route bosselée. Dans les changements de cap, la GT fait preuve d’une agilité tout à fait pertinente. Dommage que la direction soit un peu trop légère. Quant au petit volant, sans que je sois véritablement rédhibitoire, j’avoue ne toujours pas être un grand fan.

Au volant de la Focus le constat est relativement proche : saine, efficace, il est possible là aussi de mener la Ford à un rythme bien au-dessus de ce que la loi permet sans se faire peur. Contrairement à la Peugeot elle ne bénéficie pas d’un mode sport et d’un mode confort, mais le tarage unique des suspensions s’avère efficace en toute circonstance.

Cependant en bon père de famille (même un peu porté sur la conduite sportive), il est rare qu’on aille chercher les limites sur route ouverte. Alors où se situe le fun ?

De mon point de vue, il se trouvera dans les quelques virages assez dégagés pour provoquer un peu l’auto. Et c’est dans ce cas précis que la Focus prendra l’avantage sur la Peugeot. Alors que la française a le plus grand mal à juguler le sous virage lorsqu’elle est brutalisée, la Ford se place sur les freins à la demande. Sans jamais être piégeux, le train arrière ne se fait jamais prier pour déboiter.

Puéril, certainement. Mais sans aucun doute jouissif. La Focus marque là le point décisif pour le pilote qui sommeille en vous.

Caractéristiques sportives : Ford Vainqueur

La Peugeot 308 GT SW gagne la manche « père de famille » et la Ford Focus ST SW TDCi celle du « Grand enfant ». Mais en poussant le raisonnement ayant guidé ce comparatif, il apparait que la Focus reste une bonne familiale sportive là où la 308 reste trop éloignée de l’esprit sportif recherché. C’est au final la Focus qui l’emporte si vous chercher une familiale raisonnable tout en se montrant fun au quotidien.