Reprenant le label « Super Sport » apparu il y a 90 ans, sur la Type 55, Bugatti présente une nouvelle version de la Chiron, descendante de la lignée des EB 110 Super Sport, Veyron 16.4 Super Sport et Chiron Super Sport 300+.
« Avec la Chiron Super Sport, nous restons fidèles à notre longue tradition en associant une vitesse extrême au luxe absolu. La Chiron Super Sport est synonyme de plus de confort et d’élégance, avec encore plus de puissance et de vitesse… », déclare Stephan Winkelmann, président de Bugatti.
Trois ancêtres de la Super Sport
La nouvelle Chiron Super Sport rejoint une célèbre lignée d’ancêtres de Bugatti. En 1931, Bugatti présente pour la première fois la Type 55 Super Sport au Salon de l’Automobile de Paris. La Gran Turismo combine la technologie d’une voiture de course pur-sang avec le confort d’une noble biplace. Le moteur huit cylindres de 2,3 litres développe jusqu’à 160 ch à l’aide d’un compresseur et permet à la Type 55 Super Sport de dépasser les 180 km/h. Certaines des carrosseries ont été conçues par le jeune et talentueux Jean Bugatti. Seules 38 voitures ont été construites jusqu’en 1935.
Entre 1993 et 1995, Bugatti construit une nouvelle variante de la Super Sport sur la base du modèle EB110 (lire ici). 39 exemplaires de l’EB 110 Super Sport seront produits : construction allégée, performances, luxe et exclusivité sont au menu. Elle devient la première supersportive avec une carrosserie en fibre de carbone, une transmission intégrale et quatre turbocompresseurs. Le V12 turbo développe plus de 610 ch et établit plusieurs records avec l’EB 110 Super Sport, dont celui de la vitesse maximale de 351 km/h.
Deux décennies plus tard, Bugatti a fait renaître le modèle Super Sport avec la Veyron 16.4 de 1200 ch. La Super Sport bat le record de vitesse en 2010 à 431,2 km/h, ce qui lui permet de figurer dans le Livre Guinness des Records comme la voiture de sport de série la plus rapide du monde, pour longtemps. C’est le seul modèle de Veyron (lire ici) qui ne possède pas les grandes prises d’air typiques, mais des conduits NACA, et dont le moteur est largement recouvert.
L’histoire se répète à l’été 2019. Bugatti franchit la barrière des 482 km/h (300 mph) avec la Chiron Super Sport 300+ (lire ici) : la voiture du record du monde atteint une vitesse de 490,484 km/h (304,773 mph). Il en résultera une petite série limitée à seulement 30 unités dans un design et des éléments de couleur similaires.
Super Sport, 300+ suite…
La Chiron Super Sport reprend tous les attributs de la Super Sport 300+ sauf la vitesse qui est bridée ici à 440 km/h. La Chiron Pur Sport atteint 350 km/h (lire ici), les Chiron « normale » (lire ici) et Sport 420 km/h, la Chiron Super Sport 300+ … 490 km/h. A plus de 420 km/h, un véhicule doit présenter à la fois une portance négative importante et une traînée aérodynamique aussi faible que possible. « Notre objectif était de régler la voiture de manière neutre à sa vitesse de pointe tout en la façonnant aussi aérodynamique que possible », explique Frank Heyl, directeur adjoint du design chez Bugatti. Avec son extrémité arrière rallongée désignée par le terme « Longtail », la Chiron Super Sport présente une esthétique tout à fait particulière avec ses nouvelles proportions.
Sur le plan aérodynamique, l’extrémité arrière, augmente d’environ 25 centimètres, maintient le flux laminaire sur la carrosserie aussi longtemps que possible. La section transversale du diffuseur a été agrandi. L’arête de rupture du diffuseur est ainsi déplacée plus haut, ce qui réduit de 44% la zone de rupture à l’arrière. Cela réduit de manière décisive l’aspiration générée à cet endroit et donc la résistance au vent – car c’est lui qui ralentit le véhicule. La configuration de l’échappement a été repositionné, de central à sur chaque côté, avec des sorties alignées verticalement. « Si nous pouvons générer une force d’appui avec le diffuseur, il n’est pas nécessaire de le faire avec les ailes plus profilées. Cela signifie que nous pouvons rétracter l’aile autant que possible en mode « Top Speed » pour une conduite avec une traînée minimale », explique Frank Heyl.
L’avant de la Chiron Super Sport évolue également avec des rideaux d’air situés sur les coins avant, à côté des prises d’air, permettent de diriger l’air de l’avant vers les passages de roue, afin qu’il s’écoule le plus près et le plus longtemps possible sur les côtés de la voiture. « Cela minimise la traînée et améliore le flux d’air vers les radiateurs latéraux », explique Frank Heyl. Les neuf « bouches d’aération » sur chaque aile ne sont pas seulement une allusion à la Bugatti EB110 Super Sport, elles servent également à évacuer la pression d’air des passages de roue avant, créant ainsi une portance négative aérodynamique sur l’essieu avant. Des sorties supplémentaires sur les passages de roue avant contribuent à équilibrer davantage les charges aérodynamiques.
Des jantes en aluminium à cinq branches en Y sont disponibles uniquement pour la Chiron Super Sport. Ces nouvelles jantes Super Sport sont également disponibles en option en version Diamond Cut. Les roues en magnésium, familières à la Chiron Pur Sport, qui réduisent le poids des masses non suspendues, sont également disponibles en option.
Super Sport, 300+ suite bis…
Le moteur W16 de 8,0L de la Chiron Super Sport reprend les spécificités de la Super Sport 300+ : 1600 ch (1176 kW) et masse allégée de 23 kg. Les turbocompresseurs, pompe à huile et culasses avec la commande des soupapes, boîte de vitesses et embrayage sont spécifiques. Le moteur tourne désormais plus vite de 300 tr/min, jusqu’à 7100 tr/min et le couple de 1600 Nm est disponible entre 2000 et 7000 tours, au lieu des 6000 tours de la version 1500 ch.
En raison de la puissance accrue, due entre autres à des turbocompresseurs plus grands, la transmission à double embrayage à sept rapports passe de la sixième à la septième vitesse – rallongée de 3,6 % – en pleine charge et en pleine accélération à partir de 403 km/h, seulement. La Chiron Super Sport est créditée sur le 0 à 200 km/h de 5,8 sec et 300 km/h en 12,1 sec. De 0 à 400 km/h, la Chiron Super Sport accélère 7% plus vite qu’une Chiron « normale ». Lors des changements de vitesse, la pression de suralimentation chute très brièvement en seulement 0,3 seconde, pour revenir ensuite à 2,8 bars, valeur maxi.
Super Sport, 300+ suite ter…
Le châssis est spécifique aux vitesses très élevées et au nouvel aérodynamisme : direction et amortisseurs plus ferme et plus rigide, ressorts plus durs, réglages électroniques revus en conséquence (six millisecondes). Quatre modes de conduite sont disponibles : EB, maniabilité, autoroute et vitesse de pointe.
Avec l’association de l’arrière rallongé et de l’avant modifié, la Chiron Super Sport atteint ainsi un équilibre aérodynamique à grande vitesse. « Même dans les virages très rapides et très longs, le train arrière reste calme et neutre, ce qui permet une conduite très détendue de la Chiron Super Sport. Nous mettons l’accent sur une stabilité de conduite absolue et un confort maximal à très grande vitesse », explique Jachin Schwalbe, responsable du développement du châssis chez Bugatti.
Les pneus Michelin Pilot Sport Cup 2 nouvellement développés, optimisés pour les grandes vitesses, offrent plus de rigidité et de silence de roulement que les pneus optimisés pour l’adhérence tels que ceux de la Chiron Pur Sport. En outre, ce sont les seuls pneus qui peuvent rouler en continu jusqu’à 500 km/h. Cela est possible grâce à des couches de ceinture renforcées supportant des forces énormes, testés sur un banc d’essai construit à l’origine pour la navette spatiale américaine.
Le prix de cette Bugatti Chiron Super Sport ? 3,2 millions d’euros hors taxes et hors malus…