Toutes vendues ! Enfin me direz vous ? Les 450 exemplaires de la Veyron ont trouvé (laborieusement) preneurs et Bugatti exposera à Genève le châssis 450, Grand Sport Vitesse “La Finale”, avec le premier exemplaire.
10 ans au sommet
Depuis 2000, le groupe Volkswagen présente la pépite de son groupe, Bugatti et son unique modèle la Veyron. Pour Ferdinand Peich, rien n’est trop beau ni trop chère pour la marque de Molsheim en Alsace. Tout commence en 1998 avec l’EB118, puis l’EB218 et enfin l’EB 18/3 Chiron en 1999 à Genève. Le premier exemplaire de la Veyron 16.4 sort en 2005. Du moteur 18 cylindres en W, il n’en subsiste que 16, deux fois 8 cylindres. Ce moteur quadri-turbo de 8L pèse 400 kg à lui seul (!). La puissance et le couple annoncés sont explosifs : 1001 ch à 6000 tr/min et 1250 Nm de 2200 à 5500 tr/min ! Les performances annoncées sont à l’avenant : 415 km/h en VMax (431 pour le record), 0 à 100 km/h en 2,5 sec, 0 à 200 km/h en 7,3 sec, 0 à 300 km/h en 16,7 sec et 0 à 400 km/h en 55,6 sec. La boucle nord du Nurburgring est avalée en 7 min 40 sec. Pas mal pour un voiture de 2T.
On vous passe les détails de la puissance fiscale en France, 118 cv, ou la consommation moyenne de 24,1 L/100 km et 80L/100 km en utilisation sportive, sans compter le coût d’entretien de l’engin, les pneumatiques 265/33/20 à l’avant et 365/24/21 à l’arrière étant mis à rude épreuve par la transmission intégrale et la boite DSG à 7 rapports. Les freins se composent de disques carbone céramiques percés et ventilés de 400 mm à 4 pistons à l’avant et 380 mm à 2 pistons à l’arrière, bien aidés par l’aérofrein !
Mais ce qui fâche le plus les financiers de Wolfsburg c’est la perte engendrée par chaque vente de Veyron, un déficit d’exploitation unique dans l’histoire de l’industrie automobile que seul Ferdinand Peich a les moyens de supporter. Vendue entre 1 et 2,2 millions d’euros selon les versions, la Veyron coute à produire 5 millions d’euros au bas mot. Faites le calcul sur l’ensemble de la production de 450 exemplaires… La perte dépasse le 1 milliard d’euro, étalée sur 10 ans de production.
De 1000 à 1200 ch
Les différentes versions se succèdent : en 2008 la découvrable Grand Sport, puis en 2010 la Super Sport offrant 1200 ch et en 2012 sa version roadster, la Grand Sport Vitesse. Il faut dire que la concurrence ne s’est pas endormie et le pré-carré de la Veyron se réduit comme une peau de chagrin. Keonigsegg et Pagani mettent à mal la Bugatti. La puissance et le couple passent à 1200 ch à 6400 tr/min et 1500 Nm de 3000 à 5000 tr/min. Les freins gagnent 4 pistons supplémentaires soit 8 à l’avant et 6 à l’arrière. Les performances évoluent un peu, 0 à 100 km/h en 2,5 sec, 0 à 200 km/h en 6,7 sec (-0,8 sec), 0 à 300 km/h en 14,6 sec (-2,1 sec). 300 coupés seront produits, Veyron 16.4 et Veyron 16.4 Super Sport, ainsi que 150 versions découvrables Veyron 16.4 Grand Sport et Veyron 16.4 Grand Sport Vitesse.
Je ne vais pas le cacher, je ne suis pas fan de la Bugatti Veyron dont le concept est daté du siècle dernier, trop lourde à mon goût aux antipodes d’une McLaren F1 ou d’une Pagani Zonda par exemple. Mais reconnaissons que l’exercice impose le respect, tout comme l’abnégation et la détermination du capitaine d’industrie Ferdiand Peich. La passion a eu le dernier mot… chapeau bas.