La Bugatti Divo tient son nom d’Albert Divo, pilote automobile français pour Bugatti et qui a notamment remporté la Targa Florio deux fois,en 1928 et 1929 sur Type 35B puis 35C. Bugatti ayant un goût prononcé pour attribuer des noms de pilotes à ses modèles, après Pierre Veyron et Louis Chiron, c’est au tour d’Albert Divo, né le 24 janvier 1895, qui commença sa carrière en 1919 et y mettra fin en 1939. La Bugatti Divo abandonne la course à la vitesse pour privilégier “l’agilité et l’efficacité” dixit la marque de Molsheim : c’est une Chiron plus pointue et plus dynamique, célébrant l’art de la carrosserie française. 40 exemplaires seront construits, tous déjà vendus au tarif de 5 M€ l’unité à des possesseurs de Chiron triés sur le volet. La Divo ouvre la voie à d’autres séries ultra-limitées et spécifiques.
Ne vous y trompez pas, la Divo n’est pas qu’une excentricité pour clients capricieux. C’est bien plus que cela, c’est le trait d’union vers une nouvelle ère pour Bugatti dont Stephan Winkelmann, ex-Lamborghini, a pris la tête. Et il y a un peu de style Lamborghini dans la Divo dont les dimensions sont exactement les mêmes que celles de la Chiron. Achim Anscheidt et son équipe de designers ont réussi à rendre le style plus agressif, avec des lignes plus saillantes et moins rondes, avec un traité bicolore, argent mat pour la partie haute, une vaste prise d’air latérale en demi-cercle s’arrêtant, ici, à mi-hauteur de la portière et une inclinaison des appendices latéraux. L’impression est celle d’une voiture plus près du sol.
Sous le capot, le W16 8,0L quadri-turbos de 1500 ch (1103 kW à 6700 tr/min) et 1600 Nm (entre 2000 et 6000 tr/min) reste identique à celui de la Chiron, comme la boite de vitesses à double embrayage à 7 rapports. La sacro-sainte VMax a été réduite à 380 km/h, cette performance étant disponible à tout moment sans la clé spéciale propre aux Bugatti, depuis la Veyron. Stefan Ellrott, directeur technique, explique ce choix : “Pour ilaChiron, nous avons un compromis entre l’agilité et la vitesse de pointe. Le fait de réduire celle-ci, sur la Divo, nous permet de donner du carrossage négatif et d’obtenir une direction bien plus vive et précise. Nous avons pu revoir aussi l’aérodynamique. La voiture offre 90 kg de déportance en plus avec 60 sur l’essieu avant, 30 sur l’essieu arrière, pour un total de 456 kg à 380 km/h. Au profit de la vitesse de passage en virage.” Selon Bugatti, l’accélération latérale pourrait atteindre 1,6 G, une performance pour une auto de 2 T ! Ainsi sur un circuit routier comme celui qui est aménagé à l’intérieur de l’anneau de Nardo, la Divo a gagné 8 sec au tour par rapport à la Chiron.
Achim Anscheidt, précise : “Nous avons aussi travaillé en profondeur les flux aérodynamiques pour améliorer le refroidissement des freins notamment, évidemment plus sollicités sur routes sinueuses.” A Noter les écopes en haut des ailes, ouvrant sur des conduits en S, les jantes très ouvertes (-1,5 kg par unité) qui facilitent le refroidissement des énormes disques de carbone (repris de la Chiron), les extrémités du bouclier dont une partie de l’air admis ressort en avant de la roue pour un effet rideau qui diminue les turbulences au niveau des flancs. Quant à la dérive centrale, façon LMP1 WEC, elle améliore aussi l’extraction de l’air chaud, diminuant les remous et nettoie les filets d’air vers l’aileron. Enfin, Bugatti a fait un effort sur le poids, grevé par le monstrueux W16, avec un gain de 35 kg (insonorisation, remplacement du cuir par de l’Alcantara, panneaux de portes, lunette arrière, etc…)
“52 ans après sa mort d’Albert Divo, ce modèle lance les festivités qui vont célébrer les 110 an de la marque. Elle met l’accent sur notre volonté de renouer avec la tradition des carrosseries internes à la marque, dans les années 30” explique Stephan Winkelmann.
Source CP Bugatti