Quels ont été les faits marquant de la planète automobile, en 2023 ? A cette question, tout le monde peut donner ses propres réponses. Aussi, avant d’aborder l’année 2024, un coup d’œil dans le rétroviseur n’est jamais inutile pour comprendre l’actualité automobile à venir. J’ai sélectionné cinq moments forts, à la fois joie mais aussi tristesse.
Centenaire des 24 Heures du Mans : le retour gagnant de Ferrari
Après 50 ans d’absence et 58 ans après le sacre de 1965 (Ferrari 250 LM #21), Ferrari décroche un 10ème succès dans la Sarthe (lire ici). La marque au cheval cabré a soigné son retour avec son prototype hypercar 499P (lire ici) dont il a dérivé une version « track days » (lire ici) pour amateur très fortuné ! Une auto clairement conçu pour l’épreuve mancelle, alors que son concurrent Toyota a, comme à son habitude, basé son engagement pour l’ensemble des épreuves du Championnat du Monde d’Endurance (WEC).
Ferrari via AF Corse, son bras armé en Endurance, a usé de son influence politique pour mettre toutes ses chances de son côté auprès de l’ACO. Résultat, un rééquilibrage de la BOP (balance de performance) la veille de la course : 37 kg de lest supplémentaires pour la Toyota GR010 Hybrid (1080 kg) contre 24 kg à la Ferrari 499P (1064 kg), 11 kg pour la Cadillac V-Series.R (1046 kg), 3 kg pour la Porsche 963 (1048 kg). Cette hausse de poids est accompagnée d’une hausse de quantité d’énergie allouée par relais : 4 MJ pour la Toyota, 2 MJ pour la Ferrari et 1 MJ pour la Cadillac. Cette décision de dernière minute a été vécu comme un affront par Toyota.
La course des 24 Heures du Mans 2023 (lire ici) a été dantesque, alliant météo instable et accidents en tout genre. Avec 432 000 personnes présentes sur place, l’affluence a battu tous les records, la course se disputant à guichets fermés. L’épreuve des 24 Heures du Mans 2024 a déjà le goût de la revanche pour le constructeur nippon. Un moment fort de 2024 à n’en pas douter.
La Grande Exposition du Centenaire des 24 Heures du Mans
Pour le Centenaire des 24 Heures du Mans, l’ACO a fait les choses en grand avec notamment une exposition de toutes les voitures authentiques, il faut le souligner, ayant gagnées la course. Exceptionnel à tout point de vue ! Un travail de longue haleine pour les équipes de l’ACO et du Musée des 24H pour rassembler et sécuriser ce plateau de vainqueurs que nous avons divisé en 3 parties : 1923-1980 (lire ici), 1981-1999 (lire ici), 2000-2022 (lire ici).
Des malus écolos assassins
Aussi inique que stupide, l’essence étant déjà lourdement taxée, les sportives thermiques sont petit à petit bannies en France. Avec 60 000 € de malus dès 194 gr CO2/km en 2024 contre 17 490 € en 2023, il devient impossible de vendre un modèle dont le malus est supérieur ou quasiment le prix catalogue, comme par exemple la Toyota GR Supra boite manuelle (lire ici). Parce que légère, l’Alpine A110 (1 100 kg) sauve encore sa tête (lire ici), mais pour combien de temps encore ?
Quant au malus au poids, il rentre en vigueur au 1er janvier 2024 dès 1 600 kg et devrait logiquement se renforcer, devenant de plus en plus couteux. Espérons qu’il touche également les lourdes voitures électriques par soucis d’équité.
Mazda Iconic SP Concept
Fidèle à ses habitudes, Mazda ne fait jamais comme les autres constructeurs. Alors que la folie de l’électrique monopolise toutes les ressources des marques, Mazda présente un superbe concept Iconic SP (lire ici) annonçant les lignes de la future MX-5. Mais une chose est sure, la motorisation sera hybridée et non pas électrique. La marque nippone tient à garder la philosophie de son roadster intacte : légèreté, compacité, dynamisme, plaisir. L’actuelle MX-5 ND 184 ch pèse 1 030 kg à vide (lire ici), gage d’efficience énergétique. La cinquième génération sera surement la dernière voiture plaisir à moteur thermique à être vendue.
Salon Automobile de Lyon
Disparu en 2020 suite au Covid, les salons automobiles ne font plus recettes. Chaque tentative se solde par un demi échec avec nombre croissant de marques absentes. Celles-ci préfèrent utiliser leurs ressources financières pour des actions commerciales ciblées dans leurs réseaux de concessionnaires. Pour autant un salon automobile se démarque, faisant le plein de visiteurs, d’exposants et de marques. Accessible pour le visiteur (7 € l’entrée), le Salon Automobile de Lyon (lire ici) allie convivialité et simplicité. Avec plus de 75 000 visiteurs (+17% vs 2022), 50 marques représentées (vs 45 en 2022) et 350 voitures à l’essai, le salon lyonnais a présenté 35 nouveautés, révélées en avant-première au public français. Organisé en alternance avec le Mondial de Paris (lire ici), le Salon Automobile de Lyon sera de retour en 2025.