Puisque j’ai demandé aux contributeurs d’AutomotivPress de publier leur Best Of 2015, difficile pour moi d’y échapper à mon tour. Au delà de l’exercice de réflexion et de rédaction, c’est aussi un moment de se poser pour regarder dans le rétroviseur, l’année écoulée. Et elle est passée vite…
Alpine : Excitation
Je ne vais pas vous mentir mais s’il y a un projet, actuellement chez les constructeurs automobiles, qui me passionne ce n’est ni la voiture électrique, ni la voiture autonome. C’est le retour d’Alpine. Ce petit joyau de l’histoire automobile française, marque sportive qui fait vibrer le cœur de nombreux amateurs. Rêvé secrètement, j’attendais depuis longtemps de revoir le blason dieppois sur une carrosserie, 20 ans après l’arrêt de la production. C’était sans compter sur la volonté du père de ce projet, Carlos Tavares, un “Guy Car” ; comme disent les américains ; qui use ses fonds de combinaison sur le circuits et dans les rallyes, le week-end. Après son départ de Renault pour aller au bar d’en face, chez PSA, nombreux pensaient le projet voué à l’échec. Il n’en est rien, au contraire, Alpine revient et nous donne rendez vous dans un mois. L’année 2016 commence bien.
Salon de Genève : Au château Palexpo…
Aller au Salon de Genève est toujours un grand plaisir, c’est devenu un rendez-vous incontournable. De taille humaine, le salon genevois est “The Place To Be” pour les amateurs de voitures sportives et luxueuses, comme nous. Ici, est regroupé la quintessence de l’automobile qui anime nos rêves les plus fous. La bonne nouvelle, c’est que l’on y retourne dans deux mois, la même équipe, je serai accompagné d’Ambroise, de Joris et de Philippe. Notre résolution 2016 : prendre le temps d’un café avec Chris Harris car nous avons plein de question à lui poser !
Touring Superleggera : Pureté et distinction
Merci Monsieur Louis de Fabribekers pour votre coup de crayon, votre passion, votre gentillesse. S’entretenir avec vous est toujours un plaisir et le temps est comme suspendu pendant l’entretien. Le sujet n’est plus le moment présent, le sujet s’ouvre à l’histoire de l’Automobile – avec un grand A – et au design. Tout est est finesse, équilibre et fluidité. Un moment de grâce dans un monde de brut. Les clients de Touring Superleggera ont vraiment de la chance.
Gordon Murray : L’intelligence
Pas de voitures sans ingénieurs. La page serait trop courte si je devais écrire leur nom. Alors quand on a la chance de croiser le père de LA supercar du 20ème siècle, c’est Noël avant l’heure, en tout cas pour moi. Passons sur ses choix de chemise ou de cravate, ce n’est pas important et c’est d’ailleurs la marque de reconnaissance de Gordon Murray. Comme Adrian Newey, son esprit a toujours plusieurs coups d’avance. Et en qui concerne l’automobile, ses propositions font vraiment avancer le “schmilblick” sans tomber dans le politiquement correct et l’éco-responsabilité, totalement étouffant et castrateur. Il pose les bonnes questions et y répond de la bonne manière avec une nouvelle structure en carbone composite… Light Is Right !
Tour Auto : Jean-Pierre Lajournade et sa Type E
Autant être franc, je connais Jean-Pierre Lajournade depuis quelques années. C’est même à cause de lui, disons sur ses conseils, que j’ai acheté une Lotus Élise S1 111S, à l’époque où il en avait (au moins) une. Alors quand il m’a dit avoir changé de Jaguar Type E pour courir le Tour Auto, j’ai senti dans son regard espiègle que quelque chose avait changé. Fin metteur au point, il est arrivé au bon set-up et son coup de volant aidant… victoire au Tour Auto ! Allez, hop, dans la besace de GPL 🙂 Mais, mon petit doigt me dis que Ludovic Caron n’a pas dit son dernier mot.
WEC et 24 Heures du Mans : Porsche passe… et gagne
“We’ve do the job”. Voici le titre du communiqué de presse de Porsche après leur victoire aux 24 Heures du Mans 2015. Ces quelques mots ne reflètent pas l’immense travail que la marque allemande a du faire pour revenir au plus haut niveau du sport auto, en Endurance. Battre le cousin Audi en terre mancelle et Toyota champion du monde en titre, dès la première année de compétition, faillait le faire. Vu de l’extérieur, cette facilité n’a eu d’égal que l’efficacité de la machine de guerre Porsche. Chapeau bas Messieurs, Ferdinand serait fier de vous… I-M-P-R-E-S-S-I-O-N-N-A-N-T !
Les 20 ans de l’Elise : Elle ne fait pas son âge
Il y a des années où l’on prend un coup de vieux. Pourtant, au volant de l’Elise S1, on se sent protégé de ce genre de ressenti. Cette voiture est un vélo, une épée, un scalpel au toucher de route incroyable, une usine à sensations des plus pures. On ne peut pas dire que le moteur déborde de chevaux, mais avec 700 kg tout mouillés, les performances ne sont pas ridicules. Et des voitures comme ça, on en fera plus. Les normes actuelles ne le permettent plus ou alors à un prix prohibitif. Lotus pourtant ne baisse pas les bras malgré ses trop faibles moyens financiers. La marque d’Hethel a même cette année été créative, avec l’avion 3-Eleven et la GT affutée Evora 400, sans compter la refonte de ses gammes Elise/Exige.
Abarth 695 Biposto : Elle ne donne pas le bourdon
Cette voiture n’est pas une voiture. C’est un délire, un concept, un fou rire sur 4 roues, aussi dingue que son tarif. Soit on déteste, soit on adore. Moi j’ai adoré ! la 695 Biposto est aussi ludique que performante. C’est Dr Jekill et Mr Hyde, deux facettes empruntes de modernisme et d’obsolescence, comme avec la boite à crabot optionnelle et ses “clong” qui résonnent à l’oreille, à chaque changement de rapport. La 695 Biposto virevolte comme un guêpe, aussi agile que rapide. Excellent, merci Mr Abarth !
Audi R8 V10 Plus : La cousine allemande
L’essai de la Lamborghini Huracan m’a vraiment mis l’eau à la bouche, tant ses capacités en terme de performances sont élevées. L’ami Christophe Tinseau l’a d’ailleurs démontré dans Sport Auto. Mais, raté pour moi, je n’ai pas pu poser mon séant dans ses baquets. Carramba ! Je me suis donc attelé à décrocher l’essai de sa cousine allemande, la R8 V10 Plus nouvelle version, présenté à Genève. Inutile de dire que j’étais trop content quand Audi France m’a appelé pour les essais à Valence. L’occasion de retrouver les “copaings” et collègues : ABC Moteur, Blog-Moteur, Planète GT, SpeedGuerilla, Cars Passion, The Automobilist, etc… #3615MyLife 🙂 Bon, les conditions météo n’était pas avec nous, ce qui nous a permis de tester le polyvalence de cette R8 V10 de 610 ch sur le mouillé, style Grandes Eaux de Versailles. Un monument d’efficacité et de facilité qui laisse rêveur. Beaucoup trop peu être… ce qui ne l’empêche pas d’être une véritable réussite.
Mazda : “The Right Sizing”
“The Right Sizing”, voilà un concept qui m’intéresse. Que l’on peut compléter par “The Right Place” : la bonne taille à la bonne place. Après avoir retrouvé son indépendance et tourné la page Ford, Mazda s’est remis en question pour aller de l’avant : innovation et vision. Avec les technologies SkyActiv, tout est “Right” même le “Light” (le poids). Efficience avant tout, sans tomber dans la pensée unique du “Down Sizing”, ou comment motoriser un véhicule de 1,8T au châssis bourré d’artifices électroniques – pour garder un semblant de dynamisme – avec un 3 cylindres turbo 1.0L de 140 ch. J’exagère à peine… un truc chiant ! Non mais allo, quoi ?!
Pas de cela chez Mazda. Avec le SkyActiv, la pensée de Colin Chapman n’est pas loin, mais à la sauce japonaise, wasabi si possible – moteur, boite, châssis, train roulant -. Sur les blocs moteurs par exemple, on travaille sur d’autres éléments comme le taux de compression élevé. Tout est pensé pour être équilibré. Donc en terme de motorisation, on garde les bonnes cylindrées atmo’. Youpi ! Résultat très probant avec les SUV CX-5 et CX-3. Puis, l’essai est totalement transformé avec la nouvelle MX-5, un carton annoncé, comme ses deux frangins SUV. Alors quand Mazda balance le RX-Vision Concept, on en peut plus. Ceux d’entre vous qui ont entendu le rotatif japonais au Mans, ou plus récemment dans une RX-8, comprendrons. Vivement demain…