Encore une année qui s’enfuie. Avec elle une belle brochette d’essais pour AutomotivPress.
La révélation de l’année : Tesla Model S 85D
Pas évident pour moi d’avouer que la voiture qui m’a le plus scotché cette année (et on peut même dire que c’est valable pour les 43 années précédentes) n’est pas équipée d’un gros moteur essence plein de chevaux et de musique. C’est bien l’américaine électrique qui remporte le prix de révélation de l’année.
Belle, performante, bien finie, futuriste tout en étant totalement utilisable, la Tesla a hanté mes nuits à la suite de l’essai effectué. Et encore il ne s’agissait pas de la « P », 300ch plus puissante que la modeste 85D prêtée.
Plus fiable que le Facon Millenium pour passer en vitesse lumière, le segment du premium risque fort d’être bouleversé par ce nouvel acteur.
L’évidence de l’année : Porsche 911 GTS Targa 4
J’aime pas les Porsche. Pourquoi ? Parce qu’il faut bien détester quelqu’un pardi ! Puis surtout, il y a la lassitude de voir toujours les Porsche remporter les comparatifs dans la presse : Evora contre Cayman ? Le Cayman gagne. 911 contre Corvette ? La 911 gagne. 924 contre Fuego ? Bon, des fois je veux bien quand même…
Du coup je me faisais une joie d’essayer enfin la reine des sportives pour faire valoir mon analyse acerbe et pertinente sur l’ensemble de ses défauts. « Sapristi, nom d’un szat d’nom d’un szat, encore raté ! » Je ne peux rien y faire : la 911 est la meilleure voiture que j’ai pu essayer cette année. Ultra efficace tout en étant immersive c’est sans conteste une auto exceptionnelle. Et dire que la Targa est réputée pour être moins pure que le coupé…
Du coup, si je n’aime toujours pas les Porsche, j’assume le fait que ce soit absolument subjectif et infondé. Fallait pas me donner tort !
Le renouveau de l’année : Peugeot
Le rêve de ma jeunesse : les GTI du Lion. 205 et 309 ont bercé mon adolescence et c’est avec tristesse que j’ai vu la flamme s’éteindre au cours des vingt dernières années. Puis le label « By Peugeot Sport » nous a sorti coup sur coup deux joyaux. La 208 se classe directement au top des petites GTi avec un vrai retour du plaisir au volant. De son côté la 308 GTi s’affirme comme un compromis de très haut niveau dans la catégorie supérieure. Moins extrême que les Megane RS ou Seat Leon, elle reste d’une efficacité bluffante avec un niveau de confort vivable au quotidien. Il lui manque encore un peu de folie pour devenir passionnante mais si Peugeot ose nous sortir la Hybrid R, alors mon cœur battra à nouveau pour la marque Sochalienne.
La « séquelle » de l’année : Mazda MX-5
25 ans et 4 générations, la MX-5 est en passe de devenir une légende et c’est mérité. Après deux générations (NB et NC) où le petit roadster a eu tendance à s’empâter quelque peu (même si la prise de poids a été plus contenue que chez d’autres constructeurs), la nouvelle génération nous revient plus affûtée que jamais.
Certes la MX-5 n’est toujours pas une sportive extrême, elle ne vous colle pas au siège par ses performances, mais il n’y a toujours pas mieux pour vous filer la banane. Un rayon de soleil et c’est parti pour une séance de cruising dans n’importe quel contexte. L’invitation de Mazda France à essayer l’auto sur la côte d’Azur nous a certes mit dans les meilleures conditions possibles, mais il n’en reste pas moins que la “Miata” 4ème génération (ND) est une réussite. Plus pure que la génération précédente, elle est à mon avis la parfaite synthèse du meilleur des deux premières générations : la pureté de l’originale NA et le confort de la NB.
Vivement que les gamins prennent leur indépendance que je puisse à nouveau en avoir une en “daily”.
La bonne affaire de l’année : Ford Mustang V8 cabriolet
Si la MX-5 est en train de devenir une légende, la Mustang a acquis ce titre depuis des décennies. La nouvelle version est officiellement distribuée en France pour la première fois depuis… presque toujours il me semble. Et c’est une réussite. Plus de 1000 autos vendues dont une grosse moitié avec le V8. Bien sûr, ce n’est pas raisonnable, mais aussi réussie soit elle, la version EcoBoost 4 cylindres c’est un peu comme une bouteille de Champagne équipée d’une capsule métallique comme un vulgaire soda.
Pour en revenir à la V8 5.0L, ce n’est certes pas une auto parfaite, mais un look aussi affirmé, avec un moteur de 425 ch pour environ 50 000 euros, c’est presque deux fois moins cher que partout ailleurs. Alors certes les plastiques ne seront pas du meilleur effet, certes la voiture ne sera pas aussi efficace qu’une Porsche (ah je m’y mets aussi tiens…) mais pour paraphraser le grand Chris Harris : “pour deux fois le prix, vous n’aurez pas une voiture deux fois meilleure”.
La déception de l’année : Alfa Romeo Guilietta QV
Restons dans les citations anglaises avec ce coup-ci Jeremy Clarckson : « Si vous êtes un vrai fan d’auto, il faut avoir eu au moins une Alfa Romeo ».
Mon baptême du feu a été la Guilietta QV, ce n’était peut-être pas la meilleure des idées. Alors oui, le moteur a ce petit quelque chose qui mérite le qualificatif de « cuore sportivo », le design est lui aussi très italien, très affirmé et avouons-le, assez réussi. Dommage que le châssis ait été pensé par des gars du marketing certainement débauchés chez Chrysler : « Faut que ce soit sportif quand tu t’assois mais que quand tu roules tu ne risques pas de te faire peur ». Résultat la Guilietta combine tous les aspects d’une voiture sportive et d’une sage familiale… Dans le mauvais sens. L’inconfort d’une sportive avec l’efficacité et le fun d’une familiale américaine pensée pour ne pas risquer de procès en cas de sortie de route. Bref vivement que je puisse essayer une autre Alfa Romeo pour revoir mon jugement. La 4C par exemple, si Mr Alfa m’en donne la possibilité ?
Le salon de l’année : Genève
Au Mondial de Paris 2014, mon ami Yvan m’a convaincu de l’accompagner à Genève en 2015 et je n’ai pas regretté. Des autos splendides, des hôtesses accueillantes, mais surtout une ambiance bien différente de celle de Paris.
C’est bien simple, le discours d’un même constructeur à quelques mois d’intervalle était diamétralement opposé.
A Paris : « Nous sommes désolés de fabriquer des voitures, c’est mal, ce n’est pas bien et nous ne méritons que l’indignation de la population. »
A Genève : « Nous sommes des constructeurs et des bons en plus. Notre crédo c’est le plaisir de conduire et la performance ! Nous méritons le respect de la population qui aime les voitures. »
La palme du meilleur discours revenant à Ford avec la présentation de sa gamme sportive actuelle et future dans un décor agrémenté des légendes passées de la marque.