C’est sur le récent et magnifique circuit de Bilster Berg, dans le nord de l’Allemagne, qu’Audi France nous a convié pour une session de l’Audi Driving Experience. Au menu, cours de pilotage au volant de 3 sportives le marque aux anneaux, les RS4 (450 ch), RS6 (560 ch) et R8 V10 Plus (550 ch). Ingolstadt a dépêché 4 pilotes de pointure tel que Marco Werner, Franck Schnickler, Jocki Kleint et Harald Buttner. Audi France a emmené dans ses valises Sébastien Dhouailly qui a fait ses classes en monoplace avec Lewis Hamilton.
La journée est divisée en 3 temps, le matin, ateliers à bord de chaque modèle, l’après midi, sessions en R8 V10 Plus et en fin de journée tirage au sort pour être le “sac de sable” à bord de la R8 LMS pour quelques tours de piste ! La météo a été parfaite, humide la matin pour mettre en valeur le système Quattro, sec l’après midi pour les runs en R8.
Bilster Berg, petit Spa Francorchamps
Inutile de la cacher, j’ai beaucoup aimé le circuit de Bilster Berg, avec son relief et ses dévers, qui m’ont fait immédiatement fait pensé aux circuits de Spa Francorchamps et Mas du Clos, en plus petit. D’un longueur de 4 200 m, il se compose de 19 courbes avec des dévers de 2,5 à 6%. Particularité, il dispose d’une “cuillère” comme à Laguna Seca. Très technique, c’est un parfait circuit école qui se révèle assez rapide, avec des compressions/décompressions, passages en aveugles et mises en appuis, idéal pour apprendre à piloter et tester les autos.
RS4 Avant, familiale sportive
Premier atelier du matin, en ce qui nous concerne, le point de corde. C’est à bord de la RS4 Avant que nous allons suivre l’un des 4 instructeurs et reproduire ses freinages et accélérations au points matérialisés sur la piste par des cônes. La RS4 et son V8 4.2L de 450 ch (à 8 250 tr/min) et 430 Nm (de 4 000 à 6 000 tr/min) pour un poids de 1,8 T se prête bien volontiers à l’exercice. La RS4 se révèle très sure, homogène et finalement assez facile d’accès, bien que son amortissement soit très ferme. Les relances sont très franches, accompagnées d’un beau bruit moteur et le freinage parfait, ne faiblissant jamais malgré nos passages répétés. Elle aura ma préférence par rapport à la RS6 Avant.
RS6, un avion sans aile
Deuxième atelier, le freinage d’urgence dit “évitement de l’élan” qui a mis à mal la première Mercedes Classe A. Ici, c’est avec la RS6 Avant que l’on va faire l’exercice. Je suis un peu perplexe car l’auto pèse 2 T et même si elle dispose d’un système de freinage à disque carbone céramique, ne va t on pas faire valser les cônes ? C’est dans la bonne humeur que l’on applique les recommandations de l’instructeur après qu’il nous ai fait une démonstration d’une efficacité chirurgicale. Certes le V8 bi-turbo de 4.0L et ses 560 ch (5 700 à 6 600 tr/min) et 700 Nm (1 750 à 5 500 tr/min) n’est pas un fainéant et catapulte la bête en moins de temps qu’il n’en faut, dans un grondement rageur. Comme sur la RS4, la boite de vitesse à double embrayage S Tronic égrène rapidement les 7 rapports sans à-coups. Le freinage est d’une efficacité redoutable et seul l’apprenti pilote d’une rigueur toute relative met en péril la vie des cônes, dans un rire général !
R8 V10 en appuis puis en runs
Changement de style avec l’Audi R8 V10 Plus, en fin de matinée (voir la vidéo) nous travaillons la mise en appuis dans les parties du circuit à fort relief. Un régal ! Premier rappel à l’ordre en ce qui me concerne, après l’agile RS4 et le dragster RS6, la R8 parait être un vélo tant elle parait légère. Et pourtant, elle accuse sur la balance 1 670 kg avec la boite de vitesse à double embrayage S Tronic à 7 rapports (que je recommande). Dans la “cuillère” type Laguna Seca, je pars dans un survirage par excès d’optimisme. Il faut dire que j’ai mal séquencé mon freinage précédent, freinant trop tard en haut de la bosse qui précède, délestant la voiture… imparable. Nos deux instructeurs, Marco Werner et Sébastien Dhouailly nous expliquent patiemment les subtilités de cette partie du circuit.
La R8 V10 Plus est vive par rapport aux RS4/RS6 et plus encore en mode manuel avec passage des vitesses via les palettes au volant. Le 0 à 100 km/h est abattu en 3,5 sec et son moteur V10 5.2L de 550 ch (à 8 000 tr/min) pousse virilement dès 4 000 tr/min jusqu’au rupteur. Le couple de 540 Nm (à 6 500 tr/min) est présent dès les bas régimes et ne s’essouffle jamais. La R8 V10 Plus s’avère être une GT sécurisante, homogène, ne prenant jamais son conducteur en défaut, elle prévient. Une fois calée en appui, on peut écraser l’accélérateur sans retenu, l’auto ne bouge pas. Nous reviendrons plus en détail sur la R8 V10 Plus dans un prochain article.
L’après midi, tout le monde passe à la R8, avec cagoules et casques de pilote. En plusieurs groupes qui se suivent, nous enchainons les sessions en augmentant le rythme. Chaque participant suivra au moins un tour l’instructeur à chaque session pour améliorer son pilotage. Pour moi, suivre Marco Werner est un challenge de tous les instants, rester au contact est une petite victoire. Au volant de sa R8 V10 GT blanche “arceautée” de 560 ch à l’aéro amélioré, tout parait simple et facile lorsque l’on le voit en piste. Il faut se cracher dans les mains pour ne pas se faire distancer et bien séquencer ses gestes, accélérations, freinages, passages de rapports… Malgré la climatisation, on transpire, on sue, on prend du plaisir… c’est de la bonne fatigue !
R8 LMS exprience
Cadeau de fin de journée, deux participants vont monter en passager pour quelques tours de piste à bord de la version Le Mans Series de la R8. Ici, la puissance reste identique à la version de série, par contre l’aérodynamique est adapté à la compétition avec d’équipement habituel d’ailerons et extracteurs d’air pour améliorer les appuis et la charge aérodynamique.
Audi, via ces stages, permet aux utilisateurs de ses modèles S et RS, de mieux cerner le potentiel de leur autos, une formation indispensable à ce niveau de puissance, en toute sécurité sur circuit l’été ou sur glace l’hiver. Inutile d’hésiter un instant, nous le recommandons vivement !
Crédit vidéo @ Lobbes
Traitement photo @ Kevin Goudin