Je sais, vous allez me dire que je ne suis jamais satisfait d’Aston Martin à Genève. Mais qui aime bien (beaucoup), châtie bien (beaucoup). Je l’attendais cette DB11 de pied ferme et je n’ai pas été déçu au global, soyons bon public. Elle en impose… sauf que, cette élégance typiquement Aston s’est efface petit à petit au profit de la modernité.
Dans la lignée
Qu’est est le principal signe distinctif d’Aston Martin par rapport à ses concurrentes, voir au reste de la production automobile ? Son style, cette élégance naturelle un brin désuète et aristocratique, cette ligne d’une évidence et d’une simplicité à couper le souffle. Alors, j’en entends certains d’entre vous dire, avec raison, que le style s’est quelque peu figé ces dernières années. Vrai. La DB11 reprend le mélange des DB9, DBX et DB10, l’ADN est bien là, affichant une modernité très contemporaine. Le coup de crayon est juste avec des optiques effilées, des nervures sur le capot, un profil fastback tendu, des feux arrière – superbement intégrés – en forme de boomerang. Oui, mais il y a quelques détails gênant comme cette arche de toit en aluminium brossé vue sur le DBX et surtout inspiré (copié ?) de la BMW i8 ! Et que dire de la petite lame qui fait office d’aileron rétractable à l’arrière, déjà vu sur le Porsche Boxster première génération. Moderne, sans aucun doute, mais que devient l’élégance avec un grand E ?
L’autre déception, la DB11 évolue peu en terme de gabarit châssis, par apport à la DB9 : -16 mm à l’avant, + 11 mm à l’arrière, un empattement allongé de +65 mm, une garde au toit plus haute de +6 mm et un poids en hausse de + 45 kg, malgré la construction tout aluminium – châssis, carrosserie, nouveaux soubassements – de la nouvelle plateforme. Et pourtant le châssis nu alu pèse 240 kg soit une baisse de -39 kg. La faute à une habitacle encore plus luxueux qui annule tous les efforts réalisés par la structure alu. Au final c’est 100 kg de plus que la Vanquish, soit 1,8T !
Le moteur retenu est le V12 5.2L bi-turbo assemblé par Cosworth qui développe une puissance 608 ch (+61 vs DB9 GT) pour 700 Nm de couple (+80 vs DB9 GT) associé à une nouvelle boîte automatique à double embrayage à huit rapports, signée ZF. Trois modes de conduite – GT/Sport/Sport Plus – sont disponibles associant les paramétrages des suspensions et direction électroniquement variables, le tout associé à un différentiel à glissement limité. Les perfs’ parlent d’elle même : 0 à 100 km/h en seulement 3,9 sec (-0,7 vs DB9 GT) pour une VMax de 322 km/h (+27 vs DB9 GT). Les disques de freins en acier sont ventilés, 400 mm de diamètre avec étrier 6 pistons/AV et 360 mm avec étrier 4 pistons/AR, les jantes de 20 pouces à 10 branches sont reprises de la DB10.
Comme spécifié plus haut, l’habitacle a été totalement repensé et s’est enrichi – mais pas anobli – avec des commandes recentrées, un compteur central analogique encadré de deux écrans, une console centrale dépouillée surmonté d’un troisième écran de 8 pouces. Selleries et moquettes sont à l’unisson des dix essences de bois, quarante cinq cuirs différents et trente deux de teintes de peintures, avec choix des couleurs des surpiqûres, de la console centrale, d’Alcantara pour le plafonnier ou le volant. Le nouvel actionnaire Daimler (Mercedes) fournit une bonne partie des commandes ainsi que le système multimédia de la DB11. Les tarifs débutent à partir de 225 000 € hors options.
Source CP Aston Martin
