Impossible de passer à côté de la vente Artcurial Motors à Paris tant le plan de communication a parfaitement fonctionné. Début décembre, l’annonce de la découverte de la collection oubliée de Roger Baillon a fait le tour de la planète et la vente de Rétromobile était attendue par tous. La mise en scène pour l’exposition avant la vente était particulièrement réussie, de quoi faire encore monter le suspense et l’envie des futurs acheteurs ! L’ambiance avec peu de lumière, des voitures qui semblait avoir été téléportées ici à Paris en ayant conservé la poussière ou la végétation de leur précédente demeure, incroyable…
Plus de 1600 personnes inscrites à la vente, 3500 présentes dans la salle et 1000 autres connectées sur le site Artcurial Livebid pour des enchères en ligne. Les 59 voitures de la collection Baillon ont trouvé preneur et 89% des lots proposés sur l’ensemble de la vente ont été vendus à 85% à des étrangers de près de 30 nationalités différentes…
La réussite semble totale à la vue de ces chiffres, elle l’est encore plus lorsque l’on parcourt les prix de vente, asseyez-vous et faisons un tour d’horizon. Le prix de vente de la Ferrari 250 GT SW California de 1961 était estimé entre 9 et 12 millions d’Euros, elle a fait exploser tous les compteurs, y compris le record de prix vente du modèle, en partant sur une enchère finale de 14.2 millions d’Euros (16.3 millions d’Euros frais inclus !) ! Alain Delon s’était offusqué de voir son nom associé à cette vente, pourtant la voiture lui a bel et bien appartenu de 1963 à 1965, pas certain que ce soit uniquement le nom de l’un de ses premiers propriétaires qui a fait grimper la cote à ce point…
Second « gros lot » de la vente, la Maserati AG6 Grand Sport, était estimé entre 800.000 et 1.2 millions d’Euros, le marteau de Maitre Poulain a clôturé la vente à 2.01 millions ! Là aussi un nouveau record pour le modèle…
Une autre voiture avait fait déplacer les foules, la Talbot-Lago T26 Gran Sport Saoutchick dans un état malheureusement très avancé, s’est adjugée 1.7 millions d’Euros (avec frais) contre une estimation entre 400 et 600.000 Euros.
N’allez pas croire pour autant que toutes les ventes étaient inaccessibles, pour preuve la Lancia Thema 8.32 et sa mécanique Ferrari s’est vendu 8.300 Euros. Mais certaines ventes ont été plus que surprenantes, notons par exemple le châssis presque nu de Voisin C3, estimé entre 1.500 et 2.000 Euros, a finalement été adjugé 85.000 Euros ! Le mystère des ventes aux enchères quand la passion l’emporte sur la raison. L’État français a fait valoir son droit de préemption sur la Panhard&Levassor Dynamic X76 coupé Junior adjugé 56.000 Euros au profit du Musée de l’automobile de Compiègne.
Quand on sait que l’ensemble de la collection avait été estimé en fourchette haute à 17.7 millions d’Euros, on peut imaginer la satisfaction d’Hervé Poulain et l’ensemble de l’équipe Artcurial Motors à la clôture de la première partie de la vente aux enchères consacrée à la collection Baillon. Non seulement les 59 voitures proposées à la vente ont été vendues, et toutes largement au-dessus de l’estimation haute pour un total de 25.15 millions d’Euros avec les frais ! Incroyable !! Espérons simplement que nous pourrons voir à nouveau quelques-unes de ces automobiles et qu’elles ne retourneront pas dans l’oubli comme pendant les 50 ans dernières années. Certaines resteront peut-être dans cette état avancé, telle une œuvre d’art abimée, travaillée et figée par le temps, d’autres retrouveront leur faste d’antan au prix d’une restauration au moins aussi couteuse que le prix d’achat… Ayons une petite pensée pour Roger Baillon, qui le temps de cette vente aux enchères aura pu voir son rêve de musée à la gloire de l’automobile française réalisé, rêve éphémère malheureusement, mais rêve plein de succès avec prêt de 15.000 personnes par jour…
La seconde partie de la vente a tout autant séduit les acheteurs puisque parmi les 117 voitures proposées 3 ont dépassé le million d’Euros : une Ferrari 275 GTB de 1966 pour 1.9 million d’Euros, une Mercedes Benz 380K Cabriolet de 1938 pour 1.4 million d’Euros et une Bizzarrini 5300 GT de Strada de 1968 pour 1.2 millions d’Euros…
Au total les 2 ventes représentent 46.165.983 Euros, incluant 9 records de prix de vente. Difficile d’imaginer un meilleur début d’année pour Artcurial Motors.
Tous les résultats de la vente ici : http://www.artcurial.com/fr/asp/searchresults.asp?pg=1&ps=18&st=D&sale_no=2651+++
Crédit photos @ Kevin Goudin et Julien Fautrat
Source : CP Artcurial