Bye-bye A460, bonjour A470 ! La nouvelle LMP2 de la maison Alpine aura la lourde mission de défendre rien moins qu’une victoire aux 24 Heures du Mans et un titre mondial WEC dans la catégorie, acquis de main de maître en 2016.
C’est dans le tout nouveau Studio Alpine, ouvert il y a quelques jours, et autour des “ancienne” et “nouvelle” A110 et du proto sortant, que la conférence de presse a eu lieu. Michael van der Sande, Directeur Général d’Alpine, Bernard Ollivier, Directeur Général Adjoint, et Philippe Sinault, le patron de la structure Signatech sont revenus sur la saison 2016 et ont présenté leurs ambitions pour 2017. Elles sont forcément élevées puisqu’il s’agit de faire aussi bien. L’occasion de rappeler également que la compétition fait partie des gènes d’Alpine et que si le Rallye a marqué l’imaginaire collectif, l’endurance a été la première activité de la marque dieppoise : une victoire de classe aux Mille Miglia 1956, 6 mois après la création par Jean Rédélé.
Pour 2017, deux A470 sont engagées en FIA WEC. La 36 sera présente sur toutes les manches du championnat tandis que la 37 fera son apparition à Spa et au Mans, avec un programme de fin de saison encore à confirmer.
L’équipage titulaire de la 36 est modifié puisque le monégasque Stéphane Richelmi cède sa place au jeune britannique Matt Rao en provenance de Manor. L’américain Gustavo Menezes est maintenu aux côtés du pilote star, Nicolas Lapierre. Les pilotes de la 37 sont Nelson Panciatici, habitué du team Signatech Alpine, Pierre Ragues qui revient dans les effectifs Alpine après une saison en GT et le nouveau venu brésilien André Negrao. A noter que le duo Panciatici/Ragues champions d’Europe d’endurance 2013 (ELMS) est ainsi reformé.
Avant de dévoiler l’auto, Philippe Sinault officialise une information qui bruissait depuis quelques jours déjà : Nico Lapierre s’étant vu proposer le volant de la 3ème Toyota LMP1 pour Spa et Le Mans. Alpine a donc autorisé son pilote à tenter d’aller chercher la gagne au général, tout en se mettant à la recherche d’un intérimaire au moins aussi gradé. Et quel intérimaire ! C’est le champion du monde LMP1 en titre Romain Dumas, double vainqueur au Mans (2010 et 2016) et à Pikes Peak (2014 et 2016), qui est libéré par Porsche pour prendre la tête de l’offensive française. La marque allemande lui devait bien ça après l’avoir sorti du programme 919 Hybrid.
Place maintenant à la voiture 2017. L’Alpine A470 est une Oreca 07 à moteur V8 Gibson. Le changement de réglementation LMP2 pour cette année laisse entrevoir des gains énormes par rapport à l’Oreca 05-Nissan de la saison précédente. En effet le LMP2 millésime 2017 va aller très vite avec environ 600 ch sous les capots et de sérieuses évolutions aéro. Cela devrait aider à dépasser les GT qui étaient parfois plus vite en ligne droite et qui seront désormais surclassées de 20 à 30 km/h. Philippe Sinault annonce un gain d’environ 5 secondes sur un circuit classique, et de 8 à 10 secondes dans la Sarthe. Selon Romain Dumas, on devrait passer sous les 3’30” au Mans, tout en rappelant que lors de sa victoire en 2010 avec Audi, il était difficile de réaliser ce type de chrono. Nicolas Lapierre qui est aussi le pilote de développement de l’Oreca 07 confirme, on est sur un niveau de performance s’apparentant à une LMP1 “avant l’hybride, à peu près 2010”.
Comme le rappelle Romain Dumas, on attend la première LMP2 au pire en sixième position au Mans… voire… beaucoup mieux que cela. Partant de là, gageons que le podium du classement général trottera dans les têtes des bleus.
Mais en attendant, direction le Prologue à Monza ce week-end pour que les pilotes qui n’en ont pas encore eu l’occasion puissent prendre contact en piste avec leur nouvelle monture.
Crédit photos @ Raphael Dauvergne