C’est dans un état d’esprit positif que Toyota Gazoo Racing aborde cette 84ème édition des 24 Heures du Mans, l’épreuve phare du Championnat du Monde d’Endurance WEC 2016 de la FIA. Pour sa 18ème participation à cette course mythique depuis 1985, date de ses débuts sur le circuit sarthois, Toyota espère bien y décrocher un 5ème podium après s’être classé second à quatre reprises, son meilleur résultat à ce jour.
2016, nouveau prototype
Les Champions du Monde 2014 Anthony Davidson et Sébastien Buemi piloteront la TS050 Hybrid N°5, épaulés par Kazuki Nakajima qui a signé la pole position au Mans voici deux ans. La N°6 retrouvera à son volant Stéphane Sarrazin, triple tenant de la pole position au Mans, ainsi que ses équipiers Mike Conway et Kamui Kobayashi. Face à ses rivales LMP1 Audi R18 e-Tron Quattro et Porsche 919 Hybrid, vainqueurs des éditions précédentes, la nouvelle TS050 Hybrid 2016 courra au Mans pour la première fois. Le proto Toyota a été spécialement optimisé pour cette course et profite d’importantes évolutions, comparativement aux TS040 Hybrid qui ont terminé 6ème et 8ème l’an dernier. Grâce au travail de développement effectué par le centre technique de Higashi-Fuji, le nouveau V6 turbo 2,4L, associé au système hybride à batterie de 8 MJ, affiche une puissance de 1000 ch et un rendement élevés.
Parallèlement, à Cologne, le département Motorsport du constructeur japonais a concocté pour la saison 2016 un nouveau châssis dont la quasi-totalité des pièces ont été revues afin d’optimiser le poids et les performances. Et après des essais satisfaisants sur le circuit manceau début juin, un pack aérodynamique à faible appui sera inauguré aux 24 Heures.
Aussi fiable que rapide ?
Au Mans, Toyota est bien décidé à retrouver le rythme affiché lors de la dernière manche du WEC à Spa-Francorchamps, où les TS050 Hybrid semblaient voler vers la victoire avant d’être stoppées par des problèmes moteur. L’analyse des données a démontré que le problème était propre au circuit de Spa, plus précisément au talonnement induit par les ondulations du virage de l’Eau Rouge.
Malgré ces résultats décevants en Belgique, la rapidité des TS050 Hybrid reste d’actualité pour Le Mans, où elle espère se battre aux avant-postes afin d’atteindre son objectif : décrocher pour la première fois la victoire. À en juger par la journée test du 5 juin, la lutte s’annonce serrée. La plus rapide des TS050 Hybrid a amélioré de 2,124 secondes le meilleur temps au tour réalisé par Toyota lors des essais 2015, malgré la baisse de consommation d’essence de -7,5% imposée par le nouveau règlement. Les deux voitures ont prouvé leur fiabilité en bouclant 177 tours, soit 2 412 km.
L’endurance compte autant que les performances aux 24 Heures du Mans, qui représentent au total près de 35 heures de pilotage jusqu’au baisser du drapeau à damiers. Car les festivités ont débuté par une séance d’essais de quatre heures, hier mercredi 15 juin à 16h00, avant 2 heures de qualification à 22h00. Les qualifications se poursuivront aujourd’hui jeudi par deux autres séances de deux heures (à 19 h et 22 h). La position sur la grille de départ est déterminée par le meilleur temps au tour, toutes séances de qualifications confondues.
Toshio Sato, Président de l’écurie : « Le Mans est pour nous le temps fort de la saison, la course qui a concentré tous les efforts de l’intersaison. Spa nous a confirmé le gros potentiel de la voiture ; dès lors et puisque la préparation de la TS050 HYBRID cible particulièrement Le Mans, j’ai hâte de voir comment elle va se comporter. Mais cette course va bien au-delà de la voiture elle-même : elle est très éprouvante pour toute l’équipe, à commencer par les pilotes. Dans ces conditions, il est important de donner le meilleur de soi-même et d’éviter les erreurs. Nous verrons alors le résultat obtenu. Bien entendu, comme pour tous les constructeurs de LMP1, l’objectif ultime est la victoire et nous sommes prêts à en découdre. Mais pour y prétendre à l’issue de cette longue course, nous devrons faire preuve d’une concentration et d’une détermination sans faille 24 heures durant. »
Sébastien Buemi (TS050 HYBRID N° 5) : « Comme d’habitude, je suis très motivé par les 24 Heures du Mans. C’est une piste fantastique où il est toujours fabuleux de passer une semaine de course. Malheureusement, comme elle n’a lieu qu’une fois par an, il faut vraiment s’imprégner de l’atmosphère et en profiter à fond. La journée d’essais avec la nouvelle TS050 HYBRID s’est bien déroulée et la voiture marque un grand progrès par rapport à celle de l’an dernier. Je pense donc que nous aurons les moyens de nous battre cette année. Elle semble au point et nous avons vu à Spa qu’elle est capable de courir en tête. Il reste encore beaucoup à faire lors des essais libres et des qualifications pour en tirer le maximum, mais les premiers signes sont positifs. »
Stéphane Sarrazin (TS050 HYBRID N° 6) : « C’est une course incroyable, un événement à part sur une piste à part. C’est le circuit le plus long de la saison, le plus chargé d’histoire et, pour un pilote français, c’est une formidable expérience. Nous travaillons toute l’année afin d’être au top pour Le Mans. Lorsque nous effectuons des essais d’endurance de 30 heures, c’est pour nous y préparer. Cette année, nous sommes plus en situation de challenger que de favori mais c’est sans doute un bon rôle. Avec la TS050 HYBRID, nous avons fait un grand pas : c’est une voiture vraiment compétitive qui a prouvé à Spa que nous pouvons mener la course et briguer la victoire. La lutte devrait être passionnante cette année et je suis convaincu que nous avons les moyens de nous battre en tête. »
Toyota aux 24 Heures du Mans (Nom du châssis entre parenthèses) :
1985 – N°36 (85C-L) : 29ème aux qualifications ; 5ème en course / N°38 (85C-L) : 22ème aux qualifications ; abandon en course (mécanique)
1986 – N°36 (86C-L) : 40ème aux qualifications ; abandon en course (mécanique) / N°38 (86C-L) : 30ème aux qualifications ; 20ème en course
1987 – N°36 (87C-L) : 14ème aux qualifications ; abandon en course (mécanique) / N°37 (87C-L) : 16ème aux qualifications ; abandon en course (mécanique)
1988 – N°36 (88C) : 8ème aux qualifications ; 12ème en course / N°37 (88C) : 10ème aux qualifications ; 24ème en course
1989 – N°36 (89C-V) : 24ème aux qualifications ; abandon en course (mécanique) / N°37 (89C-V) : 17ème aux qualifications ; abandon en course (accident) / N°38 (88C) : 25ème aux qualifications ; abandon en course (accident)
1990 – N°36 (90C-V) : 10ème aux qualifications ; 6ème en course / N°37 (90C-V) : 14ème aux qualifications ; abandon en course (accident) / N°38 (90C-V) : 16ème aux qualifications ; abandon en course (mécanique)
1992 – N°7 (TS010) : 3ème aux qualifications ; abandon en course (mécanique) / N°8 (TS010) : 4ème aux qualifications ; 8ème en course / N°33 (TS010) : 5ème aux qualifications ; 2ème en course / N°34 (92C-V) : 11ème aux qualifications ; 9ème en course / N°35 (92C-V) : 15ème aux qualifications ; 5ème en course
1993 – N°22 (93C-V) : 10ème aux qualifications ; 5ème en course / N°25 (93C-V) : 12ème aux qualifications ; 6ème en course / N°36 (TS010) : 2ème aux qualifications ; 4ème en course / N°37 (TS010) : 5ème aux qualifications ; abandon en course (mécanique) / N°38 (TS010) : 4ème aux qualifications ; 8ème en course
1994 – N°1 (94 C-V) : 4ème aux qualifications ; 2ème en course / N°4 (94 C-V) : 8ème aux qualifications ; 4ème en course
1995 – N°27 (Supra LM) : 30ème aux qualifications ; 14ème en course
1996 – N°57 (Supra LM) : 36ème aux qualifications ; abandon en course (accident)
1998 – N°27 (TS020) : 8ème aux qualifications ; 9ème en course / N°28 (TS020) : 2ème aux qualifications ; abandon en course (accident) / N°29 (TS020) : 7ème aux qualifications ; abandon en course (mécanique)
1999 – N°1 (TS020) : 1er aux qualifications ; abandon en course (accident) / N°2 (TS020) : 2ème aux qualifications ; abandon en course (accident) / N°3 (TS020) : 8ème aux qualifications ; 2ème en course
2012 – N°7 (TS030 HYBRID) : 5ème aux qualifications ; abandon en course (mécanique) / N°8 (TS030 HYBRID) : 3ème aux qualifications ; abandon en course (accident)
2013 – N°7 (TS030 HYBRID) : 5ème aux qualifications ; 4ème en course / N°8 (TS300 HYBRID) : 4ème aux qualifications ; 2ème en course
2014 – N°7 (TS040 HYBRID) : 1er aux qualifications ; abandon en course (accident) / N°8 (TS030 HYBRID) : 3ème aux qualifications ; 3ème en course
2015 – N°1 (TS040 HYBRID) : 8ème aux qualifications ; 8ème en course / N°2 (TS030 HYBRID) : 7ème aux qualifications ; 6ème en course
Source CP Toyota Motorsport