“Vous aimez l’endurance chez Automotiv Press ?” … “Euh, oui pourquoi ?” … “Participer aux 24 heures Breizh 4L, ça vous tente ?” … “Les 24 heures quoi ?” Oui, vous avez bien lu, c’est une originale proposition qui nous a été offerte : une vaillante 4L, 24 heures de course, en Bretagne. Une rare dinguerie que l’on a accepté, sans trop se poser de questions !
Aux vues des prévisions pour la Bretagne ce dernier week-end de Septembre, on se doutait bien que la miss météo allait nous jouer des tours. En arrivant vendredi après-midi, c’était déjà le bazar sur le paddock à être obligé de dérouler des ballots de paille pour ne pas qu’il se transforme en bourbier. La fin d’après-midi plus clémente, avec même quelques rayons de soleil laissait espoir aux 23 équipages prêt à prendre le départ le lendemain.
Samedi matin, le temps de se remettre de la copieuse et traditionnelles soirée du vendredi (les pilotes devant être à moins de 0,5g pendant la course), le soleil est toujours là, séchant piste et paddock pour le plus grand plaisir de tous. Les mécanos finissent de préparer les voitures, les derniers détails se réglant dans la bonne humeur.
16h00 le drapeau s’abaisse c’est le départ ! La piste reste encore assez grasse mais il fait toujours beau, le passage des voitures asséchant la piste il y a de quoi être confiant pour les 23 prochaines heures. L’équipage n°15 avec le pick-up Pikes Peak vert, notre fil rouge, débute plutôt bien la course sans problème majeur hormis un transpondeur capricieux : un bonne partie de la voiture étant en composite, celui-ci n’apprécie pas le peu de métal autour de lui. Le règlement imposant un maximum de 12 litres de carburant, les relais durent 2h avant chaque ravitallement et changement de pilote.
La piste devient de plus en plus sèche, certes avec quelques ornières et autres irrégularités mais les chronos à la baisse confirment cette bonne tendance. D’années en années les équipages s’affutent de plus en plus, on peut dire que ça roule très vite même pour certains ! Après quelques heures de piste, plusieurs voitures sont déjà arrêtées au stand : changement de moteur pour la n°17, les cardans se changent comme des caleçons et d’autres (mieux préparés ?) se contentent de d’ajuster le niveau de liquide de refroidissement. L’équipage n°25 se fait remarquer par le seul et unique tonneau de la course (sans bobo) : le virage 4 abordé d’une manière un peu trop optimiste ne leur pardonera pas.
Vers 2h du matin, la pluie tant redoutée fait son apparition : modérément pour commencer puis elle s’intensifie rendant la piste impraticable. Plusieurs voitures restent embourbées au même endroit, la course ne peux plus continuer. C’est logiquement que la direction de course décide de stopper la course jusqu’à … 8h du matin ! C’est un choc dans l’équipe n°15 : “c’est à ce moment qu’on rentre dans le dur et que les écarts se font” s’exclame le frangin de Walter, “ça fait un énorme coupure” rétorque Guillaume, “c’est con, nous on passe bien dans le gras” lance Bastien ! On sens la déception de voir l’excitation de la course coupée net.
Toutes les voitures sont donc rapatriées dans leur stand, l’occasion de se refaire une beauté, de voir où en est chacun, surtout les concurrents directs au classement. La nuit d’endurance se transforme en courte nuit de sommeil, mais c’est finalement reveil qui surprend tout le monde à 7h30.
Les équipes se préparent sans trop se faire d’illusions, il fait froid, gris et personne n’imagine comment la piste aurait changé pour devenir à nouveau praticable… Un commissaire passe dans les stands et les pilotes sont convoqués pour un briefing à 9h. La rumeur enfle dans les paddocks, la piste n’est pas mieux et certains redoutent même que soit annoncé la fin de la course. Mais devant l’envie générale de continuer à en découdre, la direction de course accepte de faire tourner les voitures derrière le safety car (un rutilant Lada Niva) à 10h et de voir ce que cela donne: vers 10h20, après les multiples interventions du véhicule de dépannage (un bon vieux Toy’ Land Cruiser Mk4), la course est de nouveau interrompue, elle ne repartira jamais.
C’est ainsi et avec avec un peu d’amertume que l’équipe n°15 surnommé dans le paddock “les parisiens” a participé aux 24 heures Breizh 4L pour fini à une honorable 8ème place. La voitures affichée “à vendre” pendant la course a changé de mains sans trop de difficulté dimanche près midi. Pour finir, c’est sous la pluie que nous démontons le stand et les 2 barnums. La fin d’une aventure avec un petit goût d’inachevé, mais quelle belle aventure !
Plus d’infos sur le Breizh 4L ici : http://breizh4l.free.fr/
Crédit photos @ Walter Babic